dimanche 4 mai 2025

Bristol, par Jean Echenoz, éditions de Minuit

Imaginez une histoire avec juste des personnages secondaires. C'est du genre de Jean Echenoz de nous raconter les choses d'une manière différente. Entoucas, c'est comme ça que j'ai perçu ce Bristol et que je m'en suis délecté, parce qu'une fois encore, Jean Echenoz ne m'a pas déçu, avec peut-être juste un petit "mais"...

Je croyais que c'était la ville, en Angleterre. Mais non. Bristol, c'est un homme. Il vit à Paris et réalise des films qui ont peu de succès. Sa vie est ordinaire, ses projets, les gens qui l'entourent aussi mais... c'est Jean Echenoz, donc, rien ne sera ordinaire. Ça commencera sur un drame vécu dans l'indifférence, on passera par des jours de tournages plus ou moins bâclés au Botswana, et ça se terminera... avec l'air inévitablement dubitatif du lecteur. D'ou mon petit "mais". Mais qu'importe la chute, lire Échenoz, c'est un plaisir qui se vit une page après l'autre.

Vraiment, Jean Échenoz ne m'a jamais déçu. C'est celui qui vous raconte une histoire comme si son souvenir lui parvenait au fur et a mesure: "Il est arrivé ça... ah mais j'y pense, avant il est arrivé ça aussi... oh mais ça me fait penser à ça". Et ça va ainsi jusqu'à la fin. Ce sont des histoires qu'on lit avec un sourire amusé par ce style débonnaire, familier et tellement sympathique, rempli de personnages qui n'ont l'air de rien, mais qui se retrouvent dans des scènes souvent hilarantes, toujours divertissantes.

Je ne peux m'empêcher de faire un lien avec la façon de raconter de Pierre Lemaitre. Les deux captent mon attenton avec la même magie. Échenoz y va toutefois avec des histoires plus courtes, mais qui ne manquent pas de punch.

Pas que ce soit léger, mais lire Jean Échenoz l'été, c'est fortement recommandé, que ce soit cette fiction, ou un de ses magnifiques et courts récits biographiques, comme Ravel, Courir, (Émile Zatopek) ou Des éclairs (Nicolas Tesla). À découvrir, si ce n'est pas déjà fait!

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