Ce livre raconte un road trip porté par le vent. Aux États-Unis, un groupe d'amis parcoure les routes secondaires américaines à bord d'un motorisé vaguement modifié, vaguement vintage. Le rêve américain est parfait, le road trip aussi. Personnellement, parmi mes rêves les plus fous, il me semble que de partir avec le vent représente la quintessence de la liberté. C'est ce que raconte Daniel Canty, un auteur québécois. En fait, il s'agit du récit de sa portion du périple, vécue avec le chauffeur, le seul permanent du voyage. Venu prendre le relais d'un autre à Cincinnati, l'auteur roulera jusqu'à Harrisburgh, Pennsylvanie, via Indianapolis, Chicago, Cleveland et d'autres localités encore plus distinctives.
Daniel Canty raconte donc son périple. Il s'agit d'un récit, pas d'un roman, ni non plus d'un carnet de voyage. Ce qu'il raconte, ce sont les gens, les paysages, mais aussi un autre fil que celui des événements. En fait, à force d'avancer sur les routes rendues froides par le mois de décembre en sol américain, on dirait que la fatigue s'installe. Aussi, l'auteur, un peu comme son véhicule, dérive. Ici il partira vers un film, là, sur une note historique, et là encore sur une impression personnelle basée sur cette époque de sa vie.
Si le récit est épique géographiquement, sur une note personnelle, il devient parfois un peu difficile. J'ai eu à relire certains passages par deux fois. Pas que ce soit mal écrit, non, pas du tout. C'est juste que je perdais parfois un peu le fil, justement. Entre deux divagations, il m'est parfois difficilement arrivé de faire un lien. Mais c'est là tout l'exercice de ce livre, aussi poétique que descriptif. Ça déstabilise un peu.
Les États-unis du vent est un livre qui se lit autrement, sans doute, que de la façon dont je l'ai lu. Je l'ai fait lentement, page par page. Peut-être m'aurait-il fallu l'avaler tout rond, comme ses personnages l'ont fait avec les kilomètres. Reste que mon plaisir a été encyclopédique. Dans tout ce que Canty offre, c'est l'aspect atlas et le niveau descriptif que j'ai préférés. Jamais n'aie-je eu l'occasion avant, qu'on me parle de Gary, Indiana ou d'Ekhart en Ohio. Découvrir ce monde autrement que par la forme romanesque me donnait une agréable impression de carte postale parlée.
Parfois ardu, jouissif à d'autres occasions, ce livre ne m'a déçu que pour l'utilisation d'un bon vieux cliché que je n'avais pas rencontré depuis un petit bout: écrire des bouts de texte en anglais. Bien sur, le récit se passe aux USA. Oui, je lis l'anglais, oui, j'ai tout compris. Mais tel n'aurais pas été le cas si le voyage en question avait été fait en Russie, par exemple. Ici comme souvent, l'utilisation de l'anglais m'a semblé esthétique... et un peu convenue, d'où le cliché. Dommage. Autrement, pour le plaisir de partir sur les routes en lisant, ces États-Unis du vent sont une destination toute indiquée.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire