jeudi 13 décembre 2012
L'embellie, par Audur Ava Olafsdottir, éditions Zulma
Le deuxième livre qu'on lit d'un auteur est sans aucune doute celui sur qui repose les plus grandes attentes, et ce d'autant plus si on a particulièrement aimé le premier. Rosa Candida m'est apparu comme une nouvelle saveur du rayon des livres étrangers. Frais, rempli d'une sage naïveté comme on en avait peu vu jusque là, l'Islandaise a ravi les coeurs et les prix, et c'était bien mérité.
Elle nous revient cette fois avec une histoire dont le décor est beaucoup plus rude que le jardin de rose de son ouvrage précédent. Avec l'Embellie, on traverse plutôt la rude Islande sous la nuit pluvieuse de novembre. Donc, côté décor: du nouveau.
Côté narration, le personnage principal est une femme qui quitte mari et amant pour aller se vider la tête de l'autre côté du pays, dans sa région natale. On la suit sur une route pas facile où divers personnages pimenteront son périple. Comme pour Rosa Candida, on a donc un autre voyage plus ou moins initiatique. C'est différent quand à la route, mais moins quand au traitement.
Restent les personnages.
Si Rosa Candida finissait par être éclairé par la venue d'un enfant, on a le même phénomène avec l'Embellie. Le petit personnage arrivera de façon originale dans la vie du personnage principal et la suivra à travers le reste de son histoire. Encore là, même lumière. Comment, en fait, ne pas s'enticher d'un enfant, surtout s'il est affligé d'un handicap...
Il faut dire que dans le premier tiers du livre, avant l'arrivée de l'enfant, la dame quitte son amant puis son mari... et moi foi, c'est interminable. Alors lorsqu'elle embarque avec l'enfant de son amie pour un voyage de quelques semaines, on ne peut que s'en réjouir. Et comme l'enfant n'apportera que du bon... Bon d'accord, on est heureux pour elle. En fait, ce livre est heureux, tellement qu'à la fin on se dit: "Ah? Encore?".
De toute évidence, la formule du livre positif sied bien à Audur Ava Olfasdottir. Son style sans méchanceté fait réfléchir et porte à l'introspection, ce qui n'est pas donné à toutes les histoires. Toutefois, le vent frais qui m'a transporté avec son premier livre a un peu tiédi avec son second. L'Embellie porte bien son nom, oui, mais je ne crois pas qu'elle dure autant que la quête de Rosa Candida. Peut-être aurait-il fallu une ou deux surprises, un retournement, enfin, quelque chose de plus pour dire qu'il s'agissait d'un livre différent de son premier. Trop de bons sentiments? Peut-être même trop féminin? Je ne saurais dire. L'Embellie est belle, mais ne dure pas. Vivement un autre, juste pour voir...
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