jeudi 8 mai 2008

Une comédie légère, par Eduardo Mendoza, Éditions Points


Je ne vais plus au cinéma. Ou si peu. Et pourtant j'y allais si souvent.
Depuis deux ou trois ans, seuls les festivals m'emmènent dans les salles obscures parce que ce sont les seules occasions que j'ai pour voir suffisament d'histoires pour que ça en vaille la peine. Qu'est-ce qu'une heure et demie ou deux heures, même si le film est bon? On s'en ressens ensuite pour quelques heures, sans plus. Pareil si l'oeuvre est ratée ou carrément ignare, comme la plupart des derniers crus américains que j'ai vus. Des histoires à pleurer tellement c'est vide.

Alors pour compenser, sans m'en rendre compte, je me suis jeté dans les livres. Et j'ai opté pour les histoires, des films longs qui durent des semaines, un peu comme une série télé, mais que je syntonise à mon gré. Je zappe environ une fois par mois et mon choix se dicte d'après mon humeur du moment. Il y a quelques semaines, je me sentais festif, aussi ai-je lorgné du côté de ce livre de Mendoza qui trainait dans ma bibliothèque depuis déjà longtemps. Je ne l'avais pas lu, il était en banque.

Et je suis tombé dans le plus "Aldomovar" des écrivains. son dernier (Mauricio ou les élections sentimentales) m'avait tellement déçu que je n'osais m'y replonger. Et bien non. Mendoza, en 1998, c'était le meilleur de la littérature espagnole. Du "Aldomovar" écrit, avec des personnages plus colorés que la plus écarlate des palettes, des situations incroyables, une action ficellée comme un saucisson. Dans cette époque de Mendoza, y'a plein de gens qui se parlent tout seul, qui monologuent en parlant aux autres et de gens qui parlent trop. Des chanteuses wanna be, des célèbres actrices en déclin, des hiérarques débonnaires. Une comédie légère, c'est le Barcelone des années 50, ville séparée en 2 par les classes sociales. Un Québécois s'y reconnait facilement. On y parle des autres, on médie, on juge et on en veut plus. Mendoza, c'est à lire au printemps, quand tout bourgeonne, quand il fait soleil et quand on sourit.
N'importe quand!

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