mardi 4 décembre 2007

Dawson Kid, par Simon Girard, Boreal


Après les 20 premières pages de Dawson Kid, je me suis dit: "Ah non, pas encore un livre que je vais lire à reculons, page par page, péniblement!" La misère dont est issu le personnage autour duquel tourne ce roman me titillait, et qui plus est, le monde de la boxe où on se retrouve après un certain temps ne me disait rien du tout. Je n'y connaissais rien, ça ne m'intéressait pas. Puis j'ai lu ce roman dans le bus et en métro, debout, mal assis, jusqu'à me rendre compte que j'avais hâte de retourner me faire transporter pour le continuer. Ce livre est inconfortable. Le personnage de Rose est une fille de 20 ans, ancienne danseuse au lourd passé qu'on devine à force de réflexions sur un certain désir de mourir. Elle parle des "heureux", ceux qui promènent leurs chiens tranquillement et qui dorment paisiblement, et elle, elle a envie de frapper. Et pourtant, la violence est ici dans la tête du personnage, rien de plus. Si Rose provoque la violence, on ne lui en veut pas. Quel personnage en fait! On se demande où un gars comme Simon Girard a bien pu la pêcher, comment il a pu inventer quelqu'un d'aussi atypique.

Je dirai de Dawson Kid que ce n'est pas un livre facile. Bien écrit, j'ai cru parfois y déceler un style qui ressemble à celui de Gaétan soucy, mais non. Simon Girard a développé son écriture à lui, tortueuse comme son personnage, mais belle comme on l'imagine, elle. Le tour de force réside aussi dans les analogies de cette histoire où la boxe permet à quelqu'un de s'extirper d'un monde violent et où l'expérience de la mort redonne le goût de vivre.

Dire qu'il s'agit d'un livre coup de poing serait trop facile. Dawson Kid est plutôt un livre dérangeant, inconfortable et beau comme un sentiment humain. Un livre à lire debout.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'hésitais à le lire celui-là. Mais, tu viens de faire augmenter mon envie d'un coup sec!!! (sans mauvais jeu de mot!!!)