mardi 16 mars 2021

La mémoire est une corde de bois d'allumage, par Benoit Pinette, éditions La Peuplade Poésie

Je lis depuis si longtemps, c'est sans doute la première fois que j'achète un recueil de poésie. Il y a longtemps que je me dis qu'il le faudrait, que je devrais m'essayer. Il a aussi longtemps que je résiste. J'avais peur de ne rien comprendre, de rester insensible. Ah la la... Y'a des préjugés qui ont la couenne dure, je suis là pour en témoigner.

Mais j'ai fait un bon choix pour commencer à lire de la poésie. Chapeau bas à mon instinct.

Benoit Pinette est connu au Québec sous son nom de chanteur: Tire le coyote. Qui est captivé par sa voix le devient vite par les textes de ses chansons. C'est plein d'images de choses qu'on connaît pour parler de choses qu'on dit peu. Bref, c'est par ses chansons que j'ai osé me lancer dans ses textes pris seuls. Attention, il ne s'agit pas de textes de ses chansons.

Ce recueil en trois parties traverse trois périodes de vie et trois atmosphères. Bon ici, il me faut préciser: j'avance dans cette description comme dans une forêt vierge. Je n'ai aucune référence, aucun comparatif. Ce résumé est celui d'un lecteur de romans qui lit un recueil de poésie en entier pour la première fois. Tenez-vous le pour dit.

Ceci dit... j'ai adoré ça. En le feuilletant, j'ai constaté que chaque page contenait quelques vers, seulement quelques courtes phrases. Bref, je craignais la prose poétique. Je sais pas si je suis prêt...

Si le début du livre est dur, âpre, douloureux, même, la fin est lumineuse. L'auteur nous allume justemenet comme un feu de foyer, d'abord avec lenteur, en nous soufflant dessus, pour qu'à la fin on s'embrase.

On commence dans une enfance pleine d'angoisses, de peurs, puis, avec lui, on retrouve le calme. De peu d'amour, on passe à beaucoup. Et le plus beau, dans tout ça, c'est que grâce au peu de mots, on le ressent plus qu'on le lit. Si le roman nous décrit une sensation, la poésie nous la suggère, et c'est ce qui m'amènera à d'autres recueils. On lit plus doucement aussi, on respire entre deux pages, on en dévore trois ou quatre, puis on s'arrête. Puis on recommence.

Ouais bon, est-ce que ce sera toujours comme ça? Je sais pas. Faudra vraiment lire d'autres auteurs. Mais merci Benoit Pinette. Tu as emmené quelqu'un à lire de la poésie.

Terminons ça en beauté avec une de mes chansons préférées de Tire le coyote. Si vos ne le connaissez pas encore, ça vous donnera une idée. Si vous aimez la chanson... vivement les autres, et le livre!

2 commentaires:

Danielle Delisle a dit…

Je m'identifie beaucoup à ce que vous dites ici. Peut-être que je vais m'essayer?

Alain a dit…

Si vous avez un seul essai à faire, vous en ferez un bon avec ce titre!