dimanche 5 juillet 2015

Mauvais garçons, par Linwood Barclay, éditions J'ai lu (poche)

Roman policier dans le plus pur sens du terme, cet ouvrage écrit en anglais sous le titre "Bad Boys" par un auteur Canadien anglais a été traduit en Europe. L'action se passe dans une ville non identifiée où l'on joue au "hockey sur glace". Par opposition au "hockey sur gazon", j'imagine? Bon. Rien à ajouter là dessus. Les lecteurs nord-américains se feront leur propre idée.

Pour le reste, Barclay, un ex-éditorialiste et chroniqueur vedette au journal The Toronto Star, écrit des romans policiers depuis quelque temps déjà. Celui-là a été écrit en 2005 et traduit chez Belfond en 2013.

C'est mon premier de cet auteur. J'imagine que son personnage/narrateur est, comme le veut le genre, le personnage "vedette" de plusieurs des romans de l'auteur. L'homme est dans la cinquantaine, père de deux ados. Journaliste, sa femme est chef de pupitre dans la même entreprise que lui. Balourd, sympa, un peu ronchon, ses enfants le dépassent par leur nonchalance, sa femme travaille beaucoup et lui... ben lui, il a quand même le pouvoir d'être le personnage principal dans un roman policier. Dans "Mauvais garçons, un reportage pour le journal l'emmène à accompagner un détective privé. Ils pistent des voleurs de boutiques de vêtements chics. Pendant ce temps (ou parallèlement, pourrait-t-on dire) sa fille de 18 ans a des ennuis avec un soupirant de son âge qui la piste, lui aussi, par amour et par sur-protection. Notre bonhomme en aura plein les bras, par un phénomène assez commun du genre policier, de juxtaposition de deux situations à prime abord distinctes, mais fait intéressant, ça ne commencera à se "gâter" que bien après la moitié du livre.

Le première moitié est franchement sympathique. Ça ressemble à la chronique d'une famille de classe moyenne avec quelques extras. Puis, dans la deuxième moitié, l'action, dans tout ce que vous pouvez associer à ce mot dans un roman policier: courses d'auto, fusils, enlèvements, etc, prends le pas. C'est enlevant, oui, mais il y a toujours cette sauce qui, à mon sens, gâche le goût du repas.

Par exemple: écrits dans le plus pur style des romans policiers nord-américains, les dialogues prennent presque toute la place. On a souvent l'impression de lire un scénario. Puis, arrivent ces situations où on se dit que les personnages ont beau avoir l'air sorti d'un monde "ordinaire", il n'en demeure pas moins qu'ils déploient à certaines occasions une sagacité digne de James Bond et un sang-froid inimaginable qui leur fait pousser les toujours mêmes bonnes blagues aux moments les plus tragiques, genre de Hasta la vista, baby alors qu'on vous pointe un arsenal de bazookas dessus depuis 10 bonnes minutes. Parfois, on lève un peu les yeux au ciel... C'est bien, oui, mais à mon sens, c'est convenu. En ce sens, cette oeuvre de Barclay n'a malheureusement rien d'original.

Pas de réflexion sociale, ou si peu, quelques clichés sur les autos et les ados et nous voici en présence d'un bon thriller qui, bien qu'il nous ait tenu en haleine à quelques occasions, ne laisse pas de marque significative.

Correct.

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