dimanche 7 juin 2015

La lettre à Helga, par Bergsveinn Birgisson, éditions Zulma

Alors qu'il se sent près de la fin de sa vie, un vieil homme adresse une lettre à la seule amante qu'il n'a jamais eue. Il lui racontera, en même temps qu'à nous, ce que fut sa vie dans sa ferme après la saison de leur rencontre Parce qu'il ne s'est agit que d'une saison, à la suite de quoi une rupture qui semblait inévitable a fait se suivre les années par dizaines.

Or, les amants étaient voisins, loin en Islande, et sans lui avoir jamais,enfin,presque jamais reparlé, l'amant a vécu le reste de sa vie dans le seul souvenir de cette saison. Tout ça se passe quelque temps après la 2e Guerre, dans une époque où le monde changeait, mais où peu importe ce qui aurait pu arriver, un seul espoir pouvait faire vivre le scripteur de cette missive.

Dans la lignée des romans scandinaves où les éléments et la nature marquent autant les vies que les mots, cette histoire raconte un monde dur, mais lent, où le travail est difficile mais les gens, simples. C'est une très belle langue que celle de cet auteur que je découvre et que je me promets de surveiller. Encore faudra-t-il qu'on le traduise une autre fois. Ici, mention plus qu'honorable à la traductrice Catherine Eyjólfsson.

J'évite de tomber dans le cliché de celui qui tombe dans l'amour inconditionnel de la littérature d'un pays qui lui est étranger. Oui, je trouve celle d'Islande différente, mais notez bien que je n'oserais affirmer que tout me plait. Les polars, par exemple, sont bons, oui, mais bon... c'est différent. Ce roman est un bon exemple de cette particularité qui me frappe tant, et qui voudrait oser lire quelque chose d'un auteur islandais pour la première fois pourrait fort bien commencer par cette Lettre à Helga. Touchant, mais absolument pas mièvre, mais pas du tout, cette lecture porte au calme et nous donne à penser à nos passions à nous. Comment les vivons-nous? Et lorsque nous ne les vivons pas, qu'est-ce ou qui nous empêche de le faire? Nous, ou les autres?

Ouvrage court, la Lettre... se termine d'une façon très poignante, qui laissera une impression durable et belle. À lire, pour le calme qu'il procure et la beauté des mots. Plus qu'une lecture de vacances, un tel livre est un cadeau à se faire n'importe quand.

Aucun commentaire: