mercredi 12 septembre 2012

La rivière noire, par Arnaldur Indridason, éditions Métaillé Noir

Place au roman policier. Amateurs du genre, avez-vous déjà suivi une enquête en Islande?



Pour ma part, non, et ce d'autant plus que je ne suis pas un amateur du genre. Qui suit ce blogue assidûment le saura. Or j'ai choisi celui-ci d'abord parce qu'il s'agit d'un auteur d'Islande, un pays dont la littérature n'a cessé de m'étonner ces derniers temps, mais aussi parce qu'il est traduit par Éric Boury, traducteur de Jon Kalman Stefansson, dont les texte m'ont fait porter cet auteur au plus haut sommet de mes préférences à vie.



Pour la qualité de la langue, je n'ai pas été déçu bien qu'il ne s'agisse pas du tout du style unique de Stefansson. Ici, Indridason, est un auteur de roman policiers, qu'on se le tienne pour dit, et un roman policier, de ce qui ressort de ma courte expérience, c'est très rarement surprenant dans le style. Ce ne fut pas le cas ici en tout cas.



Quant à l'histoire... L'enquêteur vedette est une femme, fait plutôt rare, et quand même à souligner. L'action est contemporaine. Elle se passe principalement dans le Reykjavik de notre temps, mais aussi ailleurs en Islande, dans ce qu'on pourrait appeler "la région" ou "la province", c'est selon. Les personnages ne sont pas typés. En fait, tiens, je le remarque en écrivant ça, aucun personnage ici n'est cliché, pas même la meneuse de l'enquête. Tous sont vulnérables, sauf peut-être la victime, ce qui, finalement, à lieu d'étonner. L'action? Je parlerai plutôt de l'enquête. Pas de courses, de peurs, de descriptions pleines d'hémoglobine, de lames déchirant des boyaux. Que des gens qui se demandent ce qu'ils font dans cette histoire. Voilà sans doute pourquoi j'ai embarqué lentement quoi que je doive avouer que la lecture de La rivière noire n'a pas traînée en longueur. L'auteur réussit à nous faire nous poser toutes les questions qu'il faut nous poser sur chacun des personnages jusqu'à un dénouement étonnant sans être rocambolesque.



Particularité s'il en est une, l'atmosphère n'est pas noire, mais grise. Il flotte là-dedans un air de déception, pas la nôtre, mais celle des personnage face au monde, face à leur vie, et tout particulièrement face à un personnage en particulier soit, encore une fois, la victime. Intéressant.



Je crois bien que les amateurs de policiers seront bien servis avec La rivière noire. Vous ne trouverez pas là de blagues désopilantes d'enquêteurs blasés ni de policier mal dans sa vie qui risque sa carrière en s'en foutant un peu parce qu'on bout du compte, c'est un héros, quoi que...



Un brin flegmatique, donc, pas énervé, pas énervant, et bien ficelé. C'est moi qui tirerai donc un cliché de tout ça en disant qu'au bout du compte, La rivière noire est très scandinave.



Essayez ça.

Aucun commentaire: