Ça pourrait contrarier de lire des histoires de la veille de Noël en plein été. Et pourtant non. Comme pour celles d'espace, les contraintes de temps n'existent pas en littérature si les histoires sont bonnes, si les mots font le travail. Aussi je recommande ce X Mas tout spécialement pour cet été. Paru en 2010, ce court recueil de nouvelles dépeint des portraits de personnages pour qui le 24 décembre sera soit déterminant, soit pas.
Dans un jour donné, pris comme ça, il en arrive des choses, et si certains sont prétextes à des ambiances précises, les événements en question prennent des couleurs mieux définies. Ici, on renaît, on tente de renaître et on meurt. Le style n'a rien de tapageur. On a ici un excellent conteur. Mention spéciale pour cette nouvelle où le personnage mourra à la fin, sans pleurs, sans violons, sans sang ni drame, mais de la façon dont nos voisins meurent, simplement. En fait, c'est si bien raconté qu'on se croira presque se faire raconter notre mort.
Certains auteurs ont ceci de tellement humain que leurs histoires semblent nous concerner. Or, décrire la réalité n'est pas facile, enjoliver le quotidien non plus. mais faire en sorte qu'on porte attention sur des bouts de rue jugés ordinaires, sur des personnages qui nous croisent sans qu'on porte habituellement notre regard sur eux, c'est là tout l'art de quelqu'un qui sait raconter.
Ces histoires se déroulent au Québec, à Montréal pour la plupart, dans une époque de l'année où, s'il n'y avait pas quelques lumières multicolores, l'ordinaire prendrait le dessus. Voilà ce que nous raconte X Mas, sans prétention, et de belle façon .
Belle découverte.
samedi 30 juin 2012
dimanche 10 juin 2012
Le Christ obèse, par Larry Tremblay, éditions Alto

Le Christ obèse est un genre de Misery québécois où le soignant, sordide dans sa solitude, fera payer le prix de ses peurs à qui se mettra en travers du premier chemin qui semble donner uns sens à sa vie. C'est un huis clos où trop d'intimité tombera inévitablement dans l'excès, tant d'un côté que de l'autre. Le soignant est encore en deuil d'une mère dominante, le soigné est mêlé à une histoire toute aussi sordide que celle où il se trouve plongé. Les deux personnages sont théâtraux, si je puis me permettre le terme. Tremblay amène l'histoire avec de grosses images, beaucoup d'ombre, du glauque. On se dit que ça va déménager, qu'un coup de théâtre suivra l'autre, alors on continue. Un personnage se confie beaucoup, l'autre pas. Chacun est très tordu, on le découvre avec le temps. Des personnages secondaires passeront, certains en mourront. Ce livre n'est pas ennuyant.

Les personnages du Christ obèse auraient dû se retrouver sur une scène. Je suis certain que cet excellent auteur aurait pu les y placer dans un air de fin du monde, dans autant de laideur que le fade puisse en créer, comme son roman le montre. Mais là, les mots n'ont pas suffi. Pas indigeste, mais une certaine sauce n'a pas pris. Je m'explique mal, parfois, pourquoi un livre pourtant prometteur ne me rejoins pas. En voici un bon exemple. C'est toujours un peu triste.
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