dimanche 17 janvier 2010

Artefact, par Maurice G. Dantec, éditions Albin Michel


Première partie: un homme dans le World Trade Center le 11 septembre 2001 (tiens, encore?). Catastrophe. Il survit et plus encore, il s'évade. Il sauve au passage la vie d'une petite fille. Intéressant. Il prend la petite fille sous sa houlette et se rend avec elle jusqu'au nord du Québec où il ira rejoindre son "vaisseau-mère". Car l'homme est un extra-terrestre. Ça se terminera sur un "grand boulevard" de Labrador City. Bon.

Deuxième partie: Un hommme s'éveille dans une chambre d'hôtel. Il a oublié son passé. Dans sa chambre, il y a une vieille machine à écrire. Intéressant. L'homme devient la machine à écrire, la machine à écrire devient l'homme, et tous deux gambadent dans une ville ou le jour est la nuit et la nuit est le jour. D'accord.

Troisième partie: un homme fera périr des gens qui méritaient de mourir en leur faisant subir des supplices atroces jusqu'à détruire des villes à l'arsenal nucléaire. Cet homme est le frère du diable. Voilà.

Divertissant vous dites? On dirait, oui.

Je n'avais jamais lu Dantec. Je connaissais l'homme de réputation et je cultivais une certaine hâte à le découvrir. Un concours d'événements m'a fait tomber sur Artefact, paru en 2007. Ce sera suffisant, merci.

D'accord qu'un écrivain défie les standards actuels. D'accord aussi qu'il fasse se suivre trois histoires sans fil conducteur. La violence gratuite, ok. On a vu ça avec Brett Easton Ellis par exemple et c'était excellent. Qu'un auteur règle ses comptes avec la société en lui opposant ses principes, fussent-ils calqués sur une croyance religieuse, oui, pourquoi pas. Si le discours se tient et fait réfléchir, je veux bien. En fait je me suis dit tout ça en lisant Artefact et rien n'est aboutit. Dantec décrit des atrocités, part dans les limbes à dix mille lieues du plus désopilant délire du plus stone des poètes contemporains, multiplie les mots savants, invente des mots et oh, j'oubliais, pour faire "hype", donne des titres anglais à ses chapîtres.

Le flou, l'anarchique peuvent savoir me plaire s'ils ont une fin. Ici, c'est d'abord n'importe quoi pour se terminer dans le vide. Si Dantec écrit pour faire parler de lui, bravo, c'est réussi. Mais ce livre n'est rien. Qui trop embrasse mal étreint, Monsieur Dantec. Artefact n'est pas horrible, ni ennuyant. Il est tout simplement inutile.

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