lundi 7 septembre 2009

Cercle, par Yannick Haenel, Éditions Gallimard


L'envie de tout lâcher, de laisser là sa vie, son conjoint, son boulot. Laisser passer le train ou l'autobus un bon matin et s'en aller, lancer sa serviette dans le fleuve et errer ça et là. Se sentir libre. Voilà ce que suggérait la quatrième de couverture de Cercle. Tentant. Or, l'expérience fut diffficile, pour l'auteur comme pour moi, bien que concluante à certains points.

L'histoire commence à Paris, se continue à Berlin et aboutit en Pologne. Le mec se promène, vagabonde, rencontre un peu de monde et ô Lueur, découvre l'écriture. Alors le mec raconte son histoire, celle de son errance, de ses amours et surtout, mais alors là surtout, de ses pensées profondes. Loin de moi l'idée de reprocher à un auteur d'exprimer ses pensées, mais celles-ci peuvent devenir lourdes si elles sont accompagnées de tics d'écriture. Sur les deux cent pages et quelques du livre, de quarante à cinquante fois ai-je lu "Je me disais...". Il marche, pense à quelque-chose: "Je me disais...". Il est malade, ça va mal: "Je me disais...". À la longue, ça tappe un peu. Et c'est sans compter les quelques scènes de baise du style "tu la sens ma queue". Bon, ok, l'érotisme a sa place, mais dans Cercle, ça sonne un peu mal.

Et pourtant, le parcours du bonhomme est intéressant. Sa quête est celle de sa vraie vie, de la liberté au sens le plus personnel. Le narrateur cherche le bonheur, la voie, SA voie. Si sa quête est noble, sa façon d'y arriver est bonne parce que souvent anecdotique, mais la façon de la raconter laisse supposer une écriture en apprentissage. On dirait une bonne chanson, mais avec quelques accords faux. Intéressant, certes, foisonnant d'idées, absolument, mais peut-être un peu trop lourd dans sa forme.

Digeste, mais à petites doses à la fois.

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