lundi 8 juin 2009

Toute la nuit devant nous, par Marcus Malte, Éditions Zulma

Premier contact avec cet auteur prolifique. "Toute la nuit devant nous" contient trois nouvelles qui toutes mettent en scène soit des enfants, soit des ados. Si je l'avais su avant, ça m'aurait rebuté. Pas que je n'aime pas les enfants, bien au contraire, mais je n'avais pas envie d'histoires dites "touchantes" où des enfants décrivent une version naïve de drames avec, au bout, une morale douceureuse. Tel n'est pas le cas ici.

Malte situe ses actions en France, ses personnages sont carrés, découpés et s'ils côtoient la mort (ce qui survient incidemment dans les trois histoires racontées), celle-ci ne se résume à rien d'autre que la fin de quelque chose. Mais si les histoires sont dures, l'écriture ne l'est pas. Malte manie les mots comme un fin escrimeur: les mouvements sont adroits, souvent remarquables, le touché sans pitié. Il fait bon retrouver le "bien écrit".

Des trois nouvelles, celle qui m'a le plus touché résulte en une hécatombe qu'on devine dès le début du récit, mais la façon de l'auteur d'amener le "pourquoi" de tout ça m'a particulièrement transportée. Les autres histoires, si elles n'ont rien d'exceptionnelles, captivent efficacement. On termine chaque partie du livre avec un sain recueillement.

Trois petites nouvelles, c'est bien peu pour faire le tour d'un auteur. Ma curiosité étant piquée, je voudrai bien, une autre fois, retomber dans l'univers assez glauque mais brillament ficelée de Marcus Malte. Je noterai enfin que je ne ferais pas de "Toute la vie devant nous" une lecture de vacances, mais une de chevet, à lire dans le calme ou à tout le moins dans la pénombre. Ben quoi, vous trouvez pas, vous, qu'à force de lire, on en développe des envies de mise en scène?

1 commentaire:

mhv a dit…

Et maintenant, il faut aller plus loin. Je te conseille très fortement de lire "Garden of love" du même auteur. Un livre dur qui part dans plusieurs directions dans lesquelles on aime se perdre. Et toujours, cette écriture si précise et cette atmosphère totalement fascinante. Si un jour j'écris, je voudrais écrire comme Marcus Malte!!! (et c'est pour ça que je n'écrirai jamais!!)