dimanche 7 juin 2009

Le club des policiers yiddish, par Michael Chabon, Éditions Robert Laffont


Après la 2e guerre, des Juifs sont allés se battre pour reconquérir la terre d'Israël. Or ça a raté. Le peuple juif se retrouvant une autre fois sans terre, le gouvernement américain lui concède une partie de son territoire pour s'y installer provisoirement. C'est ainsi que se bâtit Sitka, une ville de 3 millions d'habitants... en Alaska. Les Juifs de de toutes les communautés qui soient s'y retrouvent mais voilà, il leur faut partir car le territoire sera bientôt rétrocédé à l'Alaska. Jusqu'où iront les plus extrémistes pour tenter de débarquer à Jérusalem?

Voilà, la table est mise pour "Le club des policiers yiddish". Le contexte est original, les personnages aussi. Sitka est une ville préfabriquée, laide, où la criminalité cotoie les divisions religieuses et le pouvoir y est partagé entre gros durs et rabbins.
Le bouquin est policier. S'y démarqueront deux inspecteurs appelés à élucider un meurtre à première apparence banale. Les deux protagonistes sont du crû, un juif, l'autre mi-juif mi-autochtone de l'Alaska. Colorés, leurs vies le sont aussi et comme tout bon personnage de roman policier américain qui se respecte, y'a de l'alcoolisme, des couples qui vivotent et de petites blagues lancées aux moments normalement jugés les plus stressants ou dangeureux, genre "Hasta la vista baby".

Je ne suis pas un grand fan de romans policier et ce livre-là ne m'a pas réconcilié avec le genre. Si la mise en scène est excellente, le traitement, lui, ne m'a pas soulevé. Et pourtant, Chabon m'avait fait rugir de plaisir il y a quelques années avec "The Incredibles Adventures of Kavalier and Klay". Bon ok, l'auteur est manifestement d'origine juive et sa judaïté se manifeste dans toutes ses histoires. Faut se se le tenir pour dit. Mais le positionnement de ses personnages en Amérique leur donne une allure un peu cartoonesque. C'était le cas avant, mais là, avec "Le Club...", ça donne allègrement dans le cliché. Mais peut-être qu'un amateur de romans policiers saura me dire que je me trompe.

Soulignons enfin la très discutable qualité de la traduction. Par exemple, personnellement, un "soda cerise", ça me semble très loin d'un "Cherry Coke". Eh, Robert Laffont, y'a plein d'excellents traducteurs pour des romans américains de ce côté de l'océan!

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