dimanche 15 mars 2009

À juillet, toujours nue dans mes pensées, par Benoit Quessy, éditions Québec Amérique


Entre érotisme, science-fiction et candeur, quel est, d'après-vous, l'intrus parmi les trois? Pour bien répondre, définissons chacun des mots d'un point de vue littéraire.

Érotisme: stade entre l'éveil du désir (l'étincelle) et la pornographie (le brasier). Plus souvent associé en littérature aux sentiments féminins, on le conjugue rarement au masculin. Si tel est le cas, le féminin prendra alors des tournures au pluriel qui laisseront suggérer des scènes effectivement peu singulières.

Science-fiction: mot fourre-tout dans laquelle la langue française inclut deux déclinaisons de l'anglais: "fantasy" et "sci-fi". Le premier donne plutôt dans l'onirique et la transposition dans le futur de situations envisageables, alors que le second dépasse la fiction en ce qu'il propose des images et des procédés encore inconnus dont l'existence n'a pour seul prétexte que leur positionnement dans le futur. Dans le cas présent, je retiendrais la première déclinaison anglo-saxonne du mot.

Candeur: mot généralement mal utilisé parce qu'associé à une certaine naïveté non-coupable. Pourtant, la candeur est un sentiment nobre trop souvent oublié dans la littérature. Premier stade de l'optimisme, il laisse pré-supposer un certaine affabilité prête à tirer le bon côté de toutes choses, même mauvaises.

Réunis, ces trois attibuts donnent un ensemble que je ne saurais définir par la forme, mais dont il est facile de percevoir toutes les couleurs, du noir au blanc, en passant par les tons les plus forts. Court mais dense, cet ouvrage est un court-métrage qui nous surprend agréablement: on ne savait qu'en penser, et sans pouvoir bien le définir, il nous laisse une excellente impression.

Comment définir de jeunes personnages versés dans le terrorisme mortel, l'érotisme ludique, le désabus du monde dans son ensemble et l'amour des gens en particulier? En lisant À Juillet, toujours nue dans mes pensées. Les morceaux sont nombreux et souvent disparates, mais l'ensemble a très bon goût, autant pendant qu'après. À lire, pour changer de l'ordinaire.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

À Juillet... est un livre totalement ludique que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire. Effectivement, plus de candeur dans nos vies, ne peut faire que du bien!! ;-)

Pierre-Marc Drouin a dit…

Un très bon premier roman, fort intéressant. Le roman d'anticipation n'est pas très répandu dans notre littérature nationale. Il s'agit d'un essai audacieux qui a le mérite de laisser à son lecteur l'impression qu'il a lu quelque chose de foutrement différent.

Très apprécié par les gens de ma génération (Y).