samedi 9 février 2008

Léon, Coco et Mulligan, par Christian Mistral, éditions Boréal


Un bonhomne d'une soixantaine d'années, manifestement pas très en santé dans sa tete, roule sa boule de ville en ville avec son comparse plus jeune que lui. Arrêt sur Montréal, en 1984. On boit, on sort, on écrit, mais on aime aussi, et on regarde,on examine.
Christian Mistral a un oeil hors pair. Ce gars-là ne voit manifestement pas la société à travers des lunettes roses, mais des verres grossissant, qui permettent de voir jusqu'au fond du coeur de personnages à prime abord soit repoussants, soit pas intéressants. J'ai pas tout lu de lui, mais assez pour savoir que ces histoires tiennent autant de la chronique de "laissés pour compte" jamais trop cons, que des beuveries les plus tristes trop souvent provoquées par des blessures que ses mots rendent belles.
Une description de Christian Mistral vaut parfois le meilleur moment à écouter une musique qu'on aime ou à passer du temps avec un ami cher. Ce gars-là écrit comme certains passent leur main sur un corps aimé. Avec les années, j'suis certain qu'on l'annotera à tous les dictionnaires de citations croustillantes qui soient. Quant à l'histoire, attention: pourfendeurs de Montréal, s'abstenir. Mistral EST Montréal, dans tout ce qu'il a de plus langoureux, vil, cheap et attachant. Si j'avais lu cette histoire dans le temps où il la situe, en 1984, du fond de ma région, j'aurais sans doute fait mon baluchon pour aller trainer, moi aussi, autour de la rue Prince-Arthur. Avec les mots de Mistral, ce coin-là vaut tous les rêves d'ados et d'artistes wannabes, et Léon et Coco valent bien qu'on leur porte attention.
Léon, Coco et Mulligan n'est pas très long, et vaguement joyeux, si on le compare au reste de l'oeuvre de Mistral. Ça n'empêche pas l'auteur d'y placer quelques scènes coup de poing, comme lui-seul peut les écrire ou peut-être même les penser.
Du beau, du bon Mistral. À lire ce printemps, dans un parc, adossé à son arbre préféré.
Pour ce qui suivra ce bouquin, faut que je dise qu'y a tellement de titres intéressants sur les étagères de ma librairie ces temps-ci que je crains de mettre un terme à toute vie sociale d'ici l'arrivée du printemps. Et notons que ces envies de plonger dans de nouvelles découvertes proviennent pour la plupart d'éditeurs québécois. Des succès littéraires québécois? Et on n'en parle pas plus que ça? Mais non, un film poche américain sera toujours plus... bon ok, du calme. À mes bouquins!

8 commentaires:

Mistral a dit…

Tardivement après les bons mots que vous avez eus pour ce livre, mais immédiatement après en avoir pris connaissance, l'auteur souhaite vous exprimer ses meilleurs sentiments.

Anonyme a dit…
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