dimanche 17 février 2008
Baisers de cinéma, par Éric Fottorino, Éditions Gallimard
Un gars a été élevé par son père, sa mère ayant disparu à sa naissance. Le gars cherche sa mère et son père l'énerve. Jusqu'ici, c'est classique. Mais voilà. Le père en question était photographe de grandes stars féminines françaises du cinéma de la Nouvelle Vague. Aussi, son père lui ayant laissé entendre que sa mère pouvait se trouver dans le lot, le mec charche sa mère... en visionnant de vieux films du temps. Puis apparaît cette fille étrange, mariée et mère, qui deviendra son amante dès le jour où son père est mort.
Tout ça se passe à Paris. Des rues, des quartiers, des petits cafés et des restos, en voulez-vous, en voilà. On s'y roule, ça sent Paris du début jusqu'à la fin. En fait, Baisers de cinéma est à Paris ce que tous nos rêves tirant des clichés les plus purs nous ont transmis sur cette ville. Et c'est efficace. Bie sur, y faut aimer. On pense beaucoup là dedans, à commencer par le narrateur, personnage qui, s'il était de ce mondde plutôt que dans un roman, n'aurait pas survécu à toute la brutalité du monde. Candide, volontaire et parfois naïf, le narrateur de Baisers de cinéma pourrait exaspérer mais son environnement, ses décors, en fait, sont si sympatiques qu'on l'assimile rapidement à ces derniers.
J'avoue avoir embarqué dans ce bouquin dès les premières pages. Ces références à la France des années 50 et 60 avaient ceci de Vieille-France qui m'a fait voyager sufisamement pour me retenir. Puis, l'histoire du personnage principal s'est étalée et sans décrocher, j'ai laissé aller sans pour autant m'asseoir au bout de mon siège pour le lire.
Reste que c'est un bon bouquin. Dans la lignée des Jean-Paul Dubois ou Jean Échenoz, Fottorino a le verbe et la description faciles et indiscutablement intéressantes. Aussi, bien que l'histoire soit hyper-romancée, ça se lit bien. En fait, j'aurais aimé lire Baisers de cinéma en vacances, à Paris, justement.
Bref, si vous avez envie de quelque chose de profond: abstenez-vous. Mais attention, il ne s'agit pas là non plus d'un bouquin léger. Pas du tout. En fait, on parle ici d'un livre, qui, comme quelqu'un qui passe et attire notre attention, nous fait passer un bon moment, mais s'oubliera sans doute facilement, sans laisser de traces, ni moche ni tenace.
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