Faut que je l'avoue: Emmanuel Carrère est mon Walt Disney: il me raconte des histoires fantastiques de personnages dont j'aurais aimé vivre les aventures dans des décors oû je ne me retrouverai jamais. Mais voilà, ici comme dans dans plusieurs autres de ses livres, le personnage principal, c'est lui, et il se raconte à travers d'autres vies que la sienne, celles de son entourage. Faut le faire.
Kolkhoze tourne autour de ses parents, des personnages qu'il décrit aussi brillament que Disney peut le faire de princesses et de roturiers. Mais ici, les princes sont des nobles déchus, les princesses sont des intellectuelles et les roturiers sont des wannabes, en commençant par son père, dont la particule dans le nom en prend pour son rhume. Quant à sa mère, l'intellectuellissime Hélène Carrère-d'Encausse, le fils/écrivain en fait quasiment un personnage d'opéra issu d'une lignée à l'histoire ahurissante.
Bref, prenez deux personnes socialement distinctes mais quand même pas flamboyantes racontées par un écrivain qui se trouve ordinaire mais qui racone avec brio, et vous avez un livre aussi hétéroclyte que feel-good. Parce que Carrère se donne le droit de ne glorifier personne. Pour lui, les parents et la lignée qui les précède sont prétextes aux meilleures comme aux pires histoires, et aussi, incidemment, aux meilleurs comme aux pires legs. Il raconte donc son monde sans encensoir, avec lucidité, une auto-dérision souvent très drôle qui nous le rend sympathique, mais aussi un respect qu'il réussit avec nous inculquer.
Et le décor... ah, le décor. C'est Paris, ZE Paris avec les appartements de fonctions, les bureaux des Académies, les restos sur les rues célèbres, bref, si vous vous imaginez la Ville Lumière comme un cliché, sachez que ça existe, et qu'Emmanuel Carrère en fait partie, avec l'enfance dans de petits apparts, les chalets dans les montagnes, les voyages en Ukraine, les vacances en Grèce, etc.
Emmanuel Carrère a tout pour me déplaire et c'est, faut que je l'avoue, un de mes auteurs préférés. C'est pourquoi je le recommande à quiconque a peur de lui: vous ne vous ennuirez pas. Moi, je le lirai encore.
jeudi 6 novembre 2025
mardi 5 août 2025
La promesse de Juliette, par Mustapha Fahmi, éditions La Peuplade
Je reviens rapidement à un auteur dont la première lecture m'a récemment charmé. Ce deuxième livre confirme que j'aime la façon qu'a Mustapha Fahmi de nous parler de philosophie. C'est simple, avec des exemples tirés d'auteurs dontn il nous vulgarise très bien la pensée même si on ne les connaît pas.
Il est ici question d'amour et d'amitié, de dignité et d'identité. Chaque thème est amené par des réflexions qu'on peut facilement transposer dans nos vies à nous. C'est un exercice agréable et divertissant. On est loin des ouvrages pompeux et lourds auxquels on identifie trop souvent la philosophie.
J'ai toutefois remarqué une petite manie d'auteur qui ne prenait pas autant de place dans l'autre livre que je l'ai lu de lui. À certaines occasions, Fahmi laisse une phrase seule sur une page, comme on le fait d'une citation. C'est certain que l'auteur veut donner un certain impact à une telle phrase/idée en la laissant seule entourée du blanc du reste de la page. Pas mauvais comme procédé, mais inutile à mon sens. Dans un tel essai, comme dans tout livre, d'ailleurs, le lecteur est capable tout seul de s'approprier une phrase, n'importe où dans le livre, pour se l'imprimer en tête ou la noter quelque part.
N'empêche qu'il est bon et réconfortant de lire Mustapha Fahmi, un auteur qui utilise des ouvrages de fiction pour nous ramener dans notre réalité et nous faire nous rendre compte de comment on vit, comment on réagit.
Pour philosopher sans prise de tête.
Il est ici question d'amour et d'amitié, de dignité et d'identité. Chaque thème est amené par des réflexions qu'on peut facilement transposer dans nos vies à nous. C'est un exercice agréable et divertissant. On est loin des ouvrages pompeux et lourds auxquels on identifie trop souvent la philosophie.
J'ai toutefois remarqué une petite manie d'auteur qui ne prenait pas autant de place dans l'autre livre que je l'ai lu de lui. À certaines occasions, Fahmi laisse une phrase seule sur une page, comme on le fait d'une citation. C'est certain que l'auteur veut donner un certain impact à une telle phrase/idée en la laissant seule entourée du blanc du reste de la page. Pas mauvais comme procédé, mais inutile à mon sens. Dans un tel essai, comme dans tout livre, d'ailleurs, le lecteur est capable tout seul de s'approprier une phrase, n'importe où dans le livre, pour se l'imprimer en tête ou la noter quelque part.
N'empêche qu'il est bon et réconfortant de lire Mustapha Fahmi, un auteur qui utilise des ouvrages de fiction pour nous ramener dans notre réalité et nous faire nous rendre compte de comment on vit, comment on réagit.
Pour philosopher sans prise de tête.
lundi 21 juillet 2025
Tous les silences, par Arttu Tuominen, éditions de la Martinière
L'intérêt de ce polar (ou thriller? Je sais plus trop...) réside dans le lieu et dans le temps. Ça se passe de nos jours dans une petite ville de Finlande, et en 1941 sur les champs de bataille ukrainiens du temps. Il y est question du passé trouble de la Fnlande lors de la Deuxième guerre, et de tout ce que ça peut occasionner de revenir sur ces années quelque 80 ans plus tard. Oublier? Pardonner? Essyer de comprendre ou condamner? La question fait réfléchir.
Une enquête est menée par une équipe de policiers autour d'une tentative de meurtre sur un vieux monsieur qui s'avèrera être un ancien combattant. Or, dans ce pays, ce statut n'est pas prétexte aux valorisations données dans plusieurs autres pays. Au fil de l'enquête, le passé expliquera le présent. Je me suis dit qu'un polair serait bien comme lecture estivale. Oui, mais, on disons qu'on va arrêter ça ici. Je me surprend toujours à constater combien le polar est bâti sur un modèle plutôt immuable, sans doute réconfortant pour les amateurs du genre. Une petite ville, un crime non résolu, un enquêteur principal dont la vie personnelle est plutôt difficile, l'apport bienvenue de quelques collègues et voilà, le squelette est habillé.
Le contexte historique est ici prétexte à des scènes de guerre qui ajoutent à l'ambiance glauque sans toutefois ne rien apporter de neuf à l'histoire. Je m'en serais passé, mais encore là, l'amateur d'enquêtes appréciera sans doute de telles explications supplémentaires.
Bien ficelé, un peu frois, mais bien écrit et traduit, Tous les silences est un bon divertissement, mais qui n'a pas réussi à convertir le lecteur septique de polars que je suis.
Une enquête est menée par une équipe de policiers autour d'une tentative de meurtre sur un vieux monsieur qui s'avèrera être un ancien combattant. Or, dans ce pays, ce statut n'est pas prétexte aux valorisations données dans plusieurs autres pays. Au fil de l'enquête, le passé expliquera le présent. Je me suis dit qu'un polair serait bien comme lecture estivale. Oui, mais, on disons qu'on va arrêter ça ici. Je me surprend toujours à constater combien le polar est bâti sur un modèle plutôt immuable, sans doute réconfortant pour les amateurs du genre. Une petite ville, un crime non résolu, un enquêteur principal dont la vie personnelle est plutôt difficile, l'apport bienvenue de quelques collègues et voilà, le squelette est habillé.
Le contexte historique est ici prétexte à des scènes de guerre qui ajoutent à l'ambiance glauque sans toutefois ne rien apporter de neuf à l'histoire. Je m'en serais passé, mais encore là, l'amateur d'enquêtes appréciera sans doute de telles explications supplémentaires.
Bien ficelé, un peu frois, mais bien écrit et traduit, Tous les silences est un bon divertissement, mais qui n'a pas réussi à convertir le lecteur septique de polars que je suis.
vendredi 27 juin 2025
Tout le monde aime Clara, par Daniel Foenkinos, éditions Gallimard
C'est l'histoire de gens dont la vie est ordinaire, et qui se trouvent à vivre quelque chose d'extraordinaire. Comment assumer une vie qui change ou qui va changer? L'angoisse qu'on ressent mène-t-elle nécessairement au pire? Faut-il attendre devant la peur du changement ou se lancer dedans? Et s'il faut se lancer, quand le faire?
C'est ce que j'ai retenu de ma première histoire signée David Foenkinos, une histoire qui ressemble à une fable. Les résumés qu'on fait de ce livre se limitent à l'histoire du personnage cité en titre, et à mon sens, ce n'est là qu'une partie de l'histoire, parce qu'il y a vraiment plusieurs choses qui se passent dans ces quelque 200 pages: des fatalités, des banalités, des drames, dont un en particulier, et des éveils. On ressent plusieurs émotions.
J'y suis d'abord entré tranquillement, puis j'ai été capté parce que très ému. Après, paf!, l'auteur m'a fait tomber dans quelque chose que je n'avais pas vu venir et j'ai frôlé l'immense déception. Mais avec brio, un personnage que je croyais secondaire est venu brasser les cartes et a capté mon intérêt pour la dernière partie du livre.
La fin m'a laissé assez bouche bée. Une seule expression me venait à l'esprit pour la définir: eau de rose. Mais attention, il s'agit de la vraie eau de rose, de l'eau pure cueillie sur une vraie rose, pas la cheap qu'on achète en pharmacie. C'est une fin sans catastrophe ou sans calme après la tempête, comme dans la plupart des romans. On vit quelque chose de beau, qui laisse une impression de bien être, et c'est agréablement désabilisant. D'où mon interprétation très personnelle de "l'eau de rose".
Ben oui, j'avais jamais lu David Foenkinos. Je ne sais pas ce qui m'a emmené à lire ce livre-là, mais je crois être entré dans son monde par une porte secrète qui me portera à lire autre chose de cet auteur. Tout le monde aime Clara est un livre différent qui, sans vous tourner sens dessus-dessous, vous donne de belles heures de lecture.
Si ses histoires ont toutes cette même aura, j'achète David Foenkinos.
C'est ce que j'ai retenu de ma première histoire signée David Foenkinos, une histoire qui ressemble à une fable. Les résumés qu'on fait de ce livre se limitent à l'histoire du personnage cité en titre, et à mon sens, ce n'est là qu'une partie de l'histoire, parce qu'il y a vraiment plusieurs choses qui se passent dans ces quelque 200 pages: des fatalités, des banalités, des drames, dont un en particulier, et des éveils. On ressent plusieurs émotions.
J'y suis d'abord entré tranquillement, puis j'ai été capté parce que très ému. Après, paf!, l'auteur m'a fait tomber dans quelque chose que je n'avais pas vu venir et j'ai frôlé l'immense déception. Mais avec brio, un personnage que je croyais secondaire est venu brasser les cartes et a capté mon intérêt pour la dernière partie du livre.
La fin m'a laissé assez bouche bée. Une seule expression me venait à l'esprit pour la définir: eau de rose. Mais attention, il s'agit de la vraie eau de rose, de l'eau pure cueillie sur une vraie rose, pas la cheap qu'on achète en pharmacie. C'est une fin sans catastrophe ou sans calme après la tempête, comme dans la plupart des romans. On vit quelque chose de beau, qui laisse une impression de bien être, et c'est agréablement désabilisant. D'où mon interprétation très personnelle de "l'eau de rose".
Ben oui, j'avais jamais lu David Foenkinos. Je ne sais pas ce qui m'a emmené à lire ce livre-là, mais je crois être entré dans son monde par une porte secrète qui me portera à lire autre chose de cet auteur. Tout le monde aime Clara est un livre différent qui, sans vous tourner sens dessus-dessous, vous donne de belles heures de lecture.
Si ses histoires ont toutes cette même aura, j'achète David Foenkinos.
dimanche 15 juin 2025
Polaroids du frère, par Grégoire Delacourt, éditions Albin Michel
C'est de l'auto-fiction, et ça frappe fort. Et c'est d'autant plus incroyable que ce qui nous bouleverse, au-delà de l'histoire d'un personnage (le frère de l'auteur), c'est de vivre avec l'auteur comment il a découvert et réalisé toute l'ampleur de cette histoire avant de nous la faire lire.
Grégoire Delacourt n'a pas vu son frère pendant 30 ans. Ce frère meurt tragiquement peu de temps après leurs retrouvailles. Son décès révèle une détresse que ceux qui restent (l'auteur et sa soeur) découvrent peu à peu. Le dévoilement de cette détresse est au centre de ce récit. Une détresse, ça se voit facilement, mais ça se perçoit mal. D'où ça vient? Est-ce récent ou enfoui dans le passé? Est-ce une façon de se faire remarquer ou une vraie douleur profonde? C'est ce que Grégoire Delacourt partage avec nous. On avance avec lui, et comme lui, on est bouleversé et vraiment touché. On l'aurait été si cette histoire avait été inventée, mais de savoir qu'elle est vraie nous chamboule encore plus.
Cette histoire pas comme les autre est pourtant racontée toute en douceur, par de courts paragraphes ou chapitres, les fameux "polaroïds". Non, ce n'est pas un descriptif de photos. Une seule fois, il y en aura un, un vrai polaroïd. Ce sera un des moments touchants de ce livre. L'écriture est simple, limpide et émouvante.
On avance donc avec des histoires parallèles:, celle de l'enfance de la fratrie, celle du décès de l'un d'eux, et celle de la période qui la suit. On va de l'une à l'autre sans se perdre, et nos sentiments évoluent en même temps que ceux de l'auteur.
Grégoire Delacourt nous informe qu'un de ses plus récents livres raconte une portion de sa vie à lui. Je ne l'ai pas lu, mais on le devine assez percutant, sachant que la portion de vie en question raconte une enfance blessée. Tout ça lui revient en pleine face avec ce nouvel épisode de sa vie. Ça ne laisse pas indifférent, je vous le jure.
Bref, c'est de l'auto-fiction sans bling-bling et sans nostalgie douceureuse. C'est une histoire "rentre dedans" fort bien racontée par un écrivain qui sait nous garder captif. Un beau moment de lecture, dur, mais superbe.
Grégoire Delacourt n'a pas vu son frère pendant 30 ans. Ce frère meurt tragiquement peu de temps après leurs retrouvailles. Son décès révèle une détresse que ceux qui restent (l'auteur et sa soeur) découvrent peu à peu. Le dévoilement de cette détresse est au centre de ce récit. Une détresse, ça se voit facilement, mais ça se perçoit mal. D'où ça vient? Est-ce récent ou enfoui dans le passé? Est-ce une façon de se faire remarquer ou une vraie douleur profonde? C'est ce que Grégoire Delacourt partage avec nous. On avance avec lui, et comme lui, on est bouleversé et vraiment touché. On l'aurait été si cette histoire avait été inventée, mais de savoir qu'elle est vraie nous chamboule encore plus.
Cette histoire pas comme les autre est pourtant racontée toute en douceur, par de courts paragraphes ou chapitres, les fameux "polaroïds". Non, ce n'est pas un descriptif de photos. Une seule fois, il y en aura un, un vrai polaroïd. Ce sera un des moments touchants de ce livre. L'écriture est simple, limpide et émouvante.
On avance donc avec des histoires parallèles:, celle de l'enfance de la fratrie, celle du décès de l'un d'eux, et celle de la période qui la suit. On va de l'une à l'autre sans se perdre, et nos sentiments évoluent en même temps que ceux de l'auteur.
Grégoire Delacourt nous informe qu'un de ses plus récents livres raconte une portion de sa vie à lui. Je ne l'ai pas lu, mais on le devine assez percutant, sachant que la portion de vie en question raconte une enfance blessée. Tout ça lui revient en pleine face avec ce nouvel épisode de sa vie. Ça ne laisse pas indifférent, je vous le jure.
Bref, c'est de l'auto-fiction sans bling-bling et sans nostalgie douceureuse. C'est une histoire "rentre dedans" fort bien racontée par un écrivain qui sait nous garder captif. Un beau moment de lecture, dur, mais superbe.
samedi 31 mai 2025
Abel, par Alessandro Baricco, éditions Gallimard
La publicité dit : un western métaphysique. Mais non. C'est un grand mot pour vous faire peur. Abel est un western spaghetti, du Sergio Leone en livre, du Ennio Morricone en mots. Les Italiens racontent les westerns comme Homère a raconté le monde avec Ulysse, en le magnifiant et en créant des dieux imaginaires. Et c'est divinement bon.
Abel est un shérif. Si on lui demande ce qu'il fait, il répond: je tire. C'est l'as du pistolet. Il a trois frères, une soeur et une mère, une cavalière réputée, qui les a quittés jeunes. Son amoureuse s'appelle Hallelujah et il ne peut s'empêcher de penser à elle dans tout ce qu'il fait. Abel a un maître, un as du tir aveugle, qui lui parle d'Aristote et de philosophie. Un jour, sa fratrie dispersée se réunit pour aller sauver leur mère qui va se faire pendre. Qu'arrivera-t-il à Abel et à chacun des personnages singuliers de sa fratrie?
Dans les livres de Baricco, il y a toujours au moins un personnage qui prétend avoir vécu une vie de légende. Alors ce personnage fabrique sa propre histoire, et tous ceux qui l'entourent deviennent eux aussi légendaires. Avec Abel, on atteint l'apogée. Ce shérif est un as, il exécute les truands, c'est un amoureux fou, et il vénère son maître. Tous ceux qu'ils croisent sont incroyables. Chacun a une histoire qui s'ajoute à celle d'Abel, qui devient de plus en plus fascinant.
Baricco est un magicien du conte. Ce livre est un hommage aux histoires, aux légendes, à ce qu'on veut croire parce que ça a l'air trop beau pour être vrai. Mais les légendes sont des histoires qui n'existent pas, et Baricco nous le rappele dans un avant dernier chapitre qui, à mon sens, est une pièce de littérature à lui tout seul. Juste à y penser et j'en ai encore des frissons et les larmes aux yeux.
Je suis un fan fini de Baricco et avec Abel, je le retrouve dans toute sa splendeur. Vous avec aimé Baricco? Vous voulez le connaitre? Abel vous attend. Il est sublime, tenez-vous le pour dit.
Abel est un shérif. Si on lui demande ce qu'il fait, il répond: je tire. C'est l'as du pistolet. Il a trois frères, une soeur et une mère, une cavalière réputée, qui les a quittés jeunes. Son amoureuse s'appelle Hallelujah et il ne peut s'empêcher de penser à elle dans tout ce qu'il fait. Abel a un maître, un as du tir aveugle, qui lui parle d'Aristote et de philosophie. Un jour, sa fratrie dispersée se réunit pour aller sauver leur mère qui va se faire pendre. Qu'arrivera-t-il à Abel et à chacun des personnages singuliers de sa fratrie?
Dans les livres de Baricco, il y a toujours au moins un personnage qui prétend avoir vécu une vie de légende. Alors ce personnage fabrique sa propre histoire, et tous ceux qui l'entourent deviennent eux aussi légendaires. Avec Abel, on atteint l'apogée. Ce shérif est un as, il exécute les truands, c'est un amoureux fou, et il vénère son maître. Tous ceux qu'ils croisent sont incroyables. Chacun a une histoire qui s'ajoute à celle d'Abel, qui devient de plus en plus fascinant.
Baricco est un magicien du conte. Ce livre est un hommage aux histoires, aux légendes, à ce qu'on veut croire parce que ça a l'air trop beau pour être vrai. Mais les légendes sont des histoires qui n'existent pas, et Baricco nous le rappele dans un avant dernier chapitre qui, à mon sens, est une pièce de littérature à lui tout seul. Juste à y penser et j'en ai encore des frissons et les larmes aux yeux.
Je suis un fan fini de Baricco et avec Abel, je le retrouve dans toute sa splendeur. Vous avec aimé Baricco? Vous voulez le connaitre? Abel vous attend. Il est sublime, tenez-vous le pour dit.
lundi 19 mai 2025
La beauté de Cléopâtre, de Mustapha Fahmi, éditions La peuplade
Prenez un récit historique, ajoutez-y une bonne dose de philosophie, une généreuse portion d'amour de la littérature, placez le tout dans un format qui essemble à de la poésie, et vous obtenez une oeuvre captivante, réconfortante et originale avec un excellent goût de "revenez-y". Il faudra que je lise encore Mustapha Fahmi.
C'est ma première lecture de ce spécialiste de l'oeuvre de Shakespeare. Il part de sa connaissance fine (je dirais plutôt: son amour) de deux pièces, Antoine et Cléopâtre, et Jules César, pour tirer de leurs thèmes des propos sur les perceptions de soi et des autres, le pouvoir, et aussi et surtout, la place de la beauté dans nos vies.
Avec Mustapha Fahmi, l'histoire d'Antoine et de Cléopâtre est passionnante. Il décrit les passions qui ont déchiré deux personnages plus grands que nature et les situations politiques et personnelles qui ont ont rendus leurs vies épiques et historiques. Raconté par Shakespeare, ce récit devient universel parce qu'il ne raconte pas juste l'histoire de deux personnes, mais celle de nos interactions avec le monde qui nous entoure. Ce récit parle de la force la plus puissante: rester soi-même, vivre sa vie à 100% et croquer dedans à pleines dents. J'ai trouvé ça lumineux.
Réparti en de courts chapîtres qui s'étirent entre une et quatre pages maximum, ce livre se lit comme on le fait d'un recueil de poésie, morceau par morceau, en s'arrêtant pour faire durer une pensée ou une image mentale suggérée par l'auteur.
C'est tout un défi de rendre un livre de réflexion aussi captivant, sans pour autant tomber dans le mièvre ou le new age kitsch. Mustapha Fahmi écrit simplement pour nous partager ses connaissances. Il réussit aussi à nous faire nous rendre compte de plein de choses sur les relations et les personnalités, celles des autres et la nôtre. Un vrai plaisir de lecture.
Bref, il faut rendre à César ce qui appartient à César: La beauté de Cléopâtre est un beau livre qui plaira à une majorité de lecteurs. Il faut vraiment que je lise d'autres oeuvres de Mustapha Fahmi.
C'est ma première lecture de ce spécialiste de l'oeuvre de Shakespeare. Il part de sa connaissance fine (je dirais plutôt: son amour) de deux pièces, Antoine et Cléopâtre, et Jules César, pour tirer de leurs thèmes des propos sur les perceptions de soi et des autres, le pouvoir, et aussi et surtout, la place de la beauté dans nos vies.
Avec Mustapha Fahmi, l'histoire d'Antoine et de Cléopâtre est passionnante. Il décrit les passions qui ont déchiré deux personnages plus grands que nature et les situations politiques et personnelles qui ont ont rendus leurs vies épiques et historiques. Raconté par Shakespeare, ce récit devient universel parce qu'il ne raconte pas juste l'histoire de deux personnes, mais celle de nos interactions avec le monde qui nous entoure. Ce récit parle de la force la plus puissante: rester soi-même, vivre sa vie à 100% et croquer dedans à pleines dents. J'ai trouvé ça lumineux.
Réparti en de courts chapîtres qui s'étirent entre une et quatre pages maximum, ce livre se lit comme on le fait d'un recueil de poésie, morceau par morceau, en s'arrêtant pour faire durer une pensée ou une image mentale suggérée par l'auteur.
C'est tout un défi de rendre un livre de réflexion aussi captivant, sans pour autant tomber dans le mièvre ou le new age kitsch. Mustapha Fahmi écrit simplement pour nous partager ses connaissances. Il réussit aussi à nous faire nous rendre compte de plein de choses sur les relations et les personnalités, celles des autres et la nôtre. Un vrai plaisir de lecture.
Bref, il faut rendre à César ce qui appartient à César: La beauté de Cléopâtre est un beau livre qui plaira à une majorité de lecteurs. Il faut vraiment que je lise d'autres oeuvres de Mustapha Fahmi.
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