jeudi 13 août 2020

Toutes les histoires d'amour ont été racontées sauf une, par Tonino Benacquista, éditions Gallimard

Ça va pas bien dans la vie de Léo. La talentueux mais modeste photographe est tombé bien bas. D'amoureux fou, il est devenu bien seul par un concours de circonstances... à la Tonino Benacquista. C'est un peu tordu, et on aime ça, parce que n'importe quoi raconté par Benacquista devient divertissant. 

Bref, rendu bien seul, Léo cherche à oublier son épouvantable condition. Il le fera en tombant dans la fiction, via le petit écran. On verra donc un personnage de roman s'évader... en vivant ses évasions avec lui, c'est à dire que tout ce que Léo regarde, Benacquista le décrit. 

Et nous voici passant du réel (l'histoire de Léo) au fictif (ses émissions) de chapitre en chapitre. Série historique, aventures conjugales d'un écrivain, téléréalité d'alcooliques anonymes, tout intéresse Léo que sa vie n'intéresse plus. Alors on le suit, on ne le suit plus, et avec lui, on devient un peu mélangé. 

Voilà bien Tonino Benaquista. Ses "vieux" fans verront même apparaître Saga, une référence à un de ses plus grands succès. Donc,j usqu'ici c'est très "télé", très scénarisé, très gros. On navigue entre réel et fiction, on a plein d'histoires racontées en même temps. 

Les autres histoires, celles des personnages des émissions suivies par Léo, sont rocambolesques. Chacune pourrait faire l'objet d'un roman. Parmi eux, il y a le célèbre écrivain dont j'ai parlé un peu plus haut. C'est par lui qu'arrive le titre ambitieux de ce roman... et c'est aussi par là que j'ai fini par m'égarer. Pas que j'étais perdu, non. Les histoires qui s'entremêlent sont bonnes, sauf que pour raconter ce qui pourra ressembler à une espèce de rédemption de Léo, on finira par se demander qu'est-ce qui est réel et qu'est qui est fictif, oui, mais surtout, la fameuse histoire d'amour en question fera figure d'ovni. On s'attend à un feu d'artifice final, on termine avec quelques bulles de savon qui virevoltent un peu avant d'éclater. D'où mon désir d'en finir avec ce livre.

Ajouté à cette fin étonnante, on a un monologue où l'auteur fait raconter par un de ses personnages ce qui fait de la bonne fiction, et ce qui fait qu'on aime ou pas une histoire. Bon, oui, c'est une façon de voir les choses. On entend souvent de tels arguments alors que l'auteur est en entrevue, ou devant un public. Mais là, dans un roman, raconté comme ça, ça donne la plate impression qu'on a voulu nous passer un message, un genre de legs, une épitaphe. Au fil de ces dernières pages, j'ai eu la désagréable impression que Benacquista voulait nous montrer la recette de son succès, théoriser sur lui, sur ses histoires, sur tout. 

Ce qui a eu pour effet que j'ai trouvé la fin du livre interminable et qu'au bout du compte, ce qui semblait se dessiner pour être un grand "wow" c'est terminé par un petit "bof".

Je ne sais pas ce qui lui a pris, mais c'est dommage. Y'a quelque chose, dans ce livre, qui n'a pas fonctionné.

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