Ce livre le confirme: si un nouveau Échenoz sort, je ne peux m'empêcher de me le procurer. On pourrait donc croire que je sois biaisé lorsque j'en parle. Mais voilà, pour une première fois, j'ai un "mais". Sérieux.
C'est sans soute ce qu'on peut appeler une plaquette. Le livre ne fait pas cent pages. C'est l'histoire d'une déchéance, celle de Victoire, fille dans la vingtaine qui fuit une scène qu'elle craint qu'on lui reproche. Alors elle retire son argent (des francs, pas des euros...) et fuit Paris pour le Sud-Ouest.
C'est du Echenoz, alors un détail devient magnifique. En une page ou deux il décrira les sons d'une journée, dans un paragraphe, il vous dira tout ce qu'il pense de toute une société. En fait, avec cette fille somme toute banale dont la vie glisse lentement vers le bas, on dirait une sorte d'éloge à la simplicité, tant celle des gens que des choses. À moins qu'on y voit, à l'inverse, un grand doigt d'honneur à tout type de conformité. C'est ce que j'aime d'Echenoz: ces questions qui restent après sa lecture.
Mais il y a un "mais". Une relation existe entre le personnage principal et un autre, secondaire, qui revient tout au long du livre. C'est ambigu comme relation, on comprend plus ou moins jusqu'à ce que survienne le dénouement de cette relation, à la fin du livre. Je déteste avoir à dire que je l'ai vu venir, un peu comme si on m'avait "vendu le punch" avant la fin. Ce qui me fait constater que pour une première fois, on dirait qu'Echenoz a recouru à une "formule", quelque chose qui ne lui ressemble pas, enfin, qui ne ressemble pas à ces livres précédents. On parle ici d'un type de personnage qu'on voit parfois dans d'autres livres... Je n'en dis pas plus.
Bon, pas de panique, c'est pas mauvais pour autant. C'est juste... une petite aigreur. Ça se lit de bout en bout et bien ce Un an ne soit pas jojo, on sourit quand même souvent, pas tant des situations que des mots toujours si juste de ce grand auteur.
Si vous le connaissez: à lire absolument. Sinon, découvrez-le avec Les grandes blondes ou Ravel. C'est difficile,me semble-t-il, ne pas aimer Jean Echenoz.
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