dimanche 18 avril 2010

D'autres couleurs, par Orhan Pamuk, Éditions Essais Gallimards


J'ai récemment dû quitter un ami. C'est l'impression que j'ai ressentie à la fin de la lecture de ce recueil de courts textes d'Orhan Pamuk. Rare que je lis de tels recueils. En fait, j'avoue m'être fait prendre. Trop heureux de mettre la patte sur un nouveau Pamuk, que j'avais tant aimé avec Neige, j'ai arraché le bouquin de l'étal de ma librairie préférée sans même en consulter le quatrième de couverture, ni même prêter quelque attention que ce soit à la maison d'édition.

L'écrivain Turc y recueille tout plein de courts textes écrits à diverses occasions, ou parus dans des magazines, ou rédigés pour être lus devant un auditoire, etc. Au début, on y découvre des textes sur le plaisir d'écrire, le bonheur de raconter des histoires. Excellent choix de l'éditeur comme entrée en matière. Pamuk s'exprime si simplement et d'un phrasé si sympathique qu'il nous prend dès les premières pages. Bien que j'aie à avouer avoir sauté quelques pages portant sur des bouquins ou des auteurs qui m'intéressent moins (Dostoievski; eh oui, le bon vieux Dostoi, moi, pour tout vous dire, ça m'a jamais vraiment parlé), ou autres, j'ai re-plongé et me suis surpris à découvrir la Turquie, un pays que je ne connaissais pas. Il fait bon découvrir un peuple par la pensée plutôt que par l'imagerie ou le simple guide de voyage, et d'autant plus si le guide est sans prétention, intéressé à vous intéresser.

Les essais dits "intellectuels" peuvent tomber dans le soporifique ou la prise de tête si écrits par de prétendus intellectuels. Dans le cas où la réflexion est suscitée par un auteur qui ne se dit capable que d'écrire des romans, on a plutôt l'impression d'écouter ou même de participer à une conversation autour d'un café. Franc avec vous, je lirais de tels recueils régulièrement. C'est un peu comme un coup de téléphone d'un ami, un petit 10-15 minutes sur un sujet qu'on n'avait pas prévu et que notre interlocuteur sait rendre intéressant. "Priceless", comme le disent si bien les mercantiles...

Vivement un nouveau Orhan Pamuk sur les rayons!

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