dimanche 18 novembre 2007

Zoli, par Colum McCann, Belfond


Ouais, ça fait longtemps. C'est que je viens de me sortir de Zoli, de Colum McCann... de peine et de misère. Qu'est-ce que je suis déçu. Et pourtant, comme j'aimais McCann! Dans Les saisons de la nuit, il y avait là une des scènes qui m'ait le plus profondément retourné, celle où une une femme mariée à un Noir, au début du 20e siècle, reçoit la visite à l'improviste de son enfant métis à l'usine où elle travaille et pour garder son emploi et éviter les bavardages... elle doit le renier devant tout le monde, faire comme si elle ne le connaissait pas. Le petit bonhomme avait 9 ou 10 ans, McCann nous plongeait dans sa tête, dans son désarroi. C'était ça McCann, une écriture très forte, des images précises, des mots sans fioritures, des histoires prenantes, tout comme Danseur, où il racontait la vie de Rudolf Noureyev à sa façon romancée.

En fait, le mec doit aimer les victimes, les rejetés du système, comme dans ses deux précédents livres que j'ai lus. Zoli la gitane est de ceux-là. Mais à force de rejet et d'interminables marches dans les bois sans manger, sans boire, à se trainer aux 3/4 du livre de peines en misères... j'ai décroché. Je crains, pour McCann, l'attrait pour les scénarios "à l'américaine", dignes d'être portés à l'écran. Et pourtant c'est bien écrit, le personnage est attachant, mais non... c'était trop. Tant de misères m'ont laissé une désagréable impression de mélodrame et malgré d'autres belles images, comme il sait les créer, Zoli n'est pas allé chercher ma compassion. Vraiment, je suis extrêmement déçu, et j'attendrai son prochain bouquin avec encore plus de hâte qu'à l'habitude, juste pour savoir si ce dernier ouvrage était une exception dans l'oeuvre de l'écrivain.

Bref, pas mauvais, mais décevant. Trop. Juste trop.

J'arrive d'une autre razzia chez mon libraire. Les semaines à venir seront québécoises. Je passerai d'abord par La soeur de Judith de Lise Tremblay. L'histoire qui se déroule dans le Chicoutimi-Nord des années '60, bref là où, géographiquement et temporellement, je suis né. J'vous dis pas combien mes attentes sont grandes. Suivra Dawson Kid de Simon Girard. Un premier roman: toujours tentant!

Merci pour les quelques commentaires reçus, d'autant plus qu'ils proviennent de boulimiques de lecture. J'adore.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'était mon premier McCann et j'avais très hâte de le lire surtout que la 4e de couverture me faisait saliver. Mais ce fut pénible, à tel point qu'on a dû m'expliquer la terrible trahison!!! Je n'avais pas compris!! J'ai failli abandonné bien des fois, mais je relisais le dos du livre et je me disais: "Dieu,que ça a l'air bon!!" et je repartais pour un tour. La deuxième partie du livre est plus prenante, mais malheureusement, rendu là, le mal est fait!! Dommage...