Knaussgard est sans doute le seul auteur dont je me demande encore pourquoi je le lis. Et pourtant, ce troisième livre de sa série Mon combat ne sera pas mon dernier. Je lirai le quatrième, parce qu'à mon avis, ce troisième était encore meilleur... non, c'est plutôt que j'ai préféré ce troisième aux deux précédents.
On dirait que je me demande si le livre est bon. C'est bel et bien le cas. En lisant Knaussgard, je suis littéralement un chien dans une allée de quilles. Au risque de me répéter, je n'ai aucune raison d'aimer cette série de livres et si on ne m'avait pas offert le premier, je n'aurait jamais rien lu de lui, surtout à voir tout ce qu'on dit sur lui.
Le Norvégien Knaussgard est très connu en Scandinavie pour cette série où il raconte sa vie. Or il ne s'agit pas d'une biographie. On dirait plutôt le script d'une télé-réalité. Moi qui n'ait jamais écouté que de petits extraits par-ci par-là de ce type d'émission, j'en ai assez vu pour savoir que le genre est à 10 000 lieues de ce qui puisse me divertir. Bon, un livre ne peut pas raconter le temps réel, bien entendu, mais voilà, Knaussgard a trouvé la formule qui s'en rapproche le mieux. Le style est simplissime, la traduction est correcte. Le décor est simplissime, les personnages sont corrects. Rien n'est éloquent, rien ne s'emporte, mais rien ne descend non plus. On lit Knaussgard comme on écoute une logorrhée interminable mais fascinante. Cette personne, fort bien avisée, qui m'avait remis La mort d'un père, son premier livre, m'avait dit de lui qu'il écrivait de la drogue. C'est exactement ça, on point de divertir un blogueur aussi prétentieux (?) que moi.
Après avoir parlé de la relation avec son père, puis de celle avec sa conjointe, l'auteur aborde maintenant son enfance, entre 8 et 13 ans environ. Ici, l'entourage prend toute son importance les enfants du quartier, la famille nucléaire, les grands-parents. Son histoire comprend toutes les fascinations et les peurs du monde des enfants, soit autant de sentiments qu'on a tous éprouvés, quelque soit notre histoire personnelle. Qui plus est, son contexte d'enfant élevé dans une petite ville du Nord (de la planète) dans les années 70-80 a tout pour rejoindre celui qui vous lisez présentement. Outre ses relations avec les autres, Knaussgard aborde aussi de très belle façon sa relation avec son environnement. Il sait vous décrire un petit lundi matin triste dans une cuisine familiale qu'un vendredi soir plein de promesse dans une chambre de pré-ado, tout comme l'odeur et la couleur d'un sentier, d'un couloir d'école ou de la maison de grands-parents. Un peu plus et je vous lâche l'expressions "écriture réconfortante". Or attention, Knaussgard n'a aucun filtre ni aucune notion de politiquement correcte. On pourra aussi lui reprocher quelques énumérations de personnages connus de son pays, ou de villes, de régions qui nous sont inconnues. Bien que rares, ces énumérations peuvent sembler lourdes. Pourtant, elles ajoutent au caractère authentique de l'écriture. En fait, cet auteur écrit comme une personne connue vous raconterait un événement plutôt anodin avec juste assez de détails pour qu'il sache capter votre attention du début à la fin.
Réel phénomène, Karl Ove Knaussgard a l'immense mérite de me sortir de ma zone de confort... pour m'en faire découvrir une nouvelle. Ça devrait m'inquiéter, mais non, je n'achèterai pas de magazine people pour autant. Ses livres sont bien meilleurs que ça.
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