C'est l'histoire de gens dont la vie est ordinaire, et qui se trouvent à vivre quelque chose d'extraordinaire. Comment assumer une vie qui change ou qui va changer? L'angoisse qu'on ressent mène-t-elle nécessairement au pire? Faut-il attendre devant la peur du changement ou se lancer dedans? Et s'il faut se lancer, quand le faire?
C'est ce que j'ai retenu de ma première histoire signée David Foenkinos, une histoire qui ressemble à une fable. Les résumés qu'on fait de ce livre se limitent à l'histoire du personnage cité en titre, et à mon sens, ce n'est là qu'une partie de l'histoire, parce qu'il y a vraiment plusieurs choses qui se passent dans ces quelque 200 pages: des fatalités, des banalités, des drames, dont un en particulier, et des éveils. On ressent plusieurs émotions.
J'y suis d'abord entré tranquillement, puis j'ai été capté parce que très ému. Après, paf!, l'auteur m'a fait tomber dans quelque chose que je n'avais pas vu venir et j'ai frôlé l'immense déception. Mais avec brio, un personnage que je croyais secondaire est venu brasser les cartes et a capté mon intérêt pour la dernière partie du livre.
La fin m'a laissé assez bouche bée. Une seule expression me venait à l'esprit pour la définir: eau de rose. Mais attention, il s'agit de la vraie eau de rose, de l'eau pure cueillie sur une vraie rose, pas la cheap qu'on achète en pharmacie. C'est une fin sans catastrophe ou sans calme après la tempête, comme dans la plupart des romans. On vit quelque chose de beau, qui laisse une impression de bien être, et c'est agréablement désabilisant. D'où mon interprétation très personnelle de "l'eau de rose".
Ben oui, j'avais jamais lu David Foenkinos. Je ne sais pas ce qui m'a emmené à lire ce livre-là, mais je crois être entré dans son monde par une porte secrète qui me portera à lire autre chose de cet auteur. Tout le monde aime Clara est un livre différent qui, sans vous tourner sens dessus-dessous, vous donne de belles heures de lecture.
Si ses histoires ont toutes cette même aura, j'achète David Foenkinos.
vendredi 27 juin 2025
dimanche 15 juin 2025
Polaroids du frère, par Grégoire Delacourt, éditions Albin Michel
C'est de l'auto-fiction, et ça frappe fort. Et c'est d'autant plus incroyable que ce qui nous bouleverse, au-delà de l'histoire d'un personnage (le frère de l'auteur), c'est de vivre avec l'auteur comment il a découvert et réalisé toute l'ampleur de cette histoire avant de nous la faire lire.
Grégoire Delacourt n'a pas vu son frère pendant 30 ans. Ce frère meurt tragiquement peu de temps après leurs retrouvailles. Son décès révèle une détresse que ceux qui restent (l'auteur et sa soeur) découvrent peu à peu. Le dévoilement de cette détresse est au centre de ce récit. Une détresse, ça se voit facilement, mais ça se perçoit mal. D'où ça vient? Est-ce récent ou enfoui dans le passé? Est-ce une façon de se faire remarquer ou une vraie douleur profonde? C'est ce que Grégoire Delacourt partage avec nous. On avance avec lui, et comme lui, on est bouleversé et vraiment touché. On l'aurait été si cette histoire avait été inventée, mais de savoir qu'elle est vraie nous chamboule encore plus.
Cette histoire pas comme les autre est pourtant racontée toute en douceur, par de courts paragraphes ou chapitres, les fameux "polaroïds". Non, ce n'est pas un descriptif de photos. Une seule fois, il y en aura un, un vrai polaroïd. Ce sera un des moments touchants de ce livre. L'écriture est simple, limpide et émouvante.
On avance donc avec des histoires parallèles:, celle de l'enfance de la fratrie, celle du décès de l'un d'eux, et celle de la période qui la suit. On va de l'une à l'autre sans se perdre, et nos sentiments évoluent en même temps que ceux de l'auteur.
Grégoire Delacourt nous informe qu'un de ses plus récents livres raconte une portion de sa vie à lui. Je ne l'ai pas lu, mais on le devine assez percutant, sachant que la portion de vie en question raconte une enfance blessée. Tout ça lui revient en pleine face avec ce nouvel épisode de sa vie. Ça ne laisse pas indifférent, je vous le jure.
Bref, c'est de l'auto-fiction sans bling-bling et sans nostalgie douceureuse. C'est une histoire "rentre dedans" fort bien racontée par un écrivain qui sait nous garder captif. Un beau moment de lecture, dur, mais superbe.
Grégoire Delacourt n'a pas vu son frère pendant 30 ans. Ce frère meurt tragiquement peu de temps après leurs retrouvailles. Son décès révèle une détresse que ceux qui restent (l'auteur et sa soeur) découvrent peu à peu. Le dévoilement de cette détresse est au centre de ce récit. Une détresse, ça se voit facilement, mais ça se perçoit mal. D'où ça vient? Est-ce récent ou enfoui dans le passé? Est-ce une façon de se faire remarquer ou une vraie douleur profonde? C'est ce que Grégoire Delacourt partage avec nous. On avance avec lui, et comme lui, on est bouleversé et vraiment touché. On l'aurait été si cette histoire avait été inventée, mais de savoir qu'elle est vraie nous chamboule encore plus.
Cette histoire pas comme les autre est pourtant racontée toute en douceur, par de courts paragraphes ou chapitres, les fameux "polaroïds". Non, ce n'est pas un descriptif de photos. Une seule fois, il y en aura un, un vrai polaroïd. Ce sera un des moments touchants de ce livre. L'écriture est simple, limpide et émouvante.
On avance donc avec des histoires parallèles:, celle de l'enfance de la fratrie, celle du décès de l'un d'eux, et celle de la période qui la suit. On va de l'une à l'autre sans se perdre, et nos sentiments évoluent en même temps que ceux de l'auteur.
Grégoire Delacourt nous informe qu'un de ses plus récents livres raconte une portion de sa vie à lui. Je ne l'ai pas lu, mais on le devine assez percutant, sachant que la portion de vie en question raconte une enfance blessée. Tout ça lui revient en pleine face avec ce nouvel épisode de sa vie. Ça ne laisse pas indifférent, je vous le jure.
Bref, c'est de l'auto-fiction sans bling-bling et sans nostalgie douceureuse. C'est une histoire "rentre dedans" fort bien racontée par un écrivain qui sait nous garder captif. Un beau moment de lecture, dur, mais superbe.
samedi 31 mai 2025
Abel, par Alessandro Baricco, éditions Gallimard
La publicité dit : un western métaphysique. Mais non. C'est un grand mot pour vous faire peur. Abel est un western spaghetti, du Sergio Leone en livre, du Ennio Morricone en mots. Les Italiens racontent les westerns comme Homère a raconté le monde avec Ulysse, en le magnifiant et en créant des dieux imaginaires. Et c'est divinement bon.
Abel est un shérif. Si on lui demande ce qu'il fait, il répond: je tire. C'est l'as du pistolet. Il a trois frères, une soeur et une mère, une cavalière réputée, qui les a quittés jeunes. Son amoureuse s'appelle Hallelujah et il ne peut s'empêcher de penser à elle dans tout ce qu'il fait. Abel a un maître, un as du tir aveugle, qui lui parle d'Aristote et de philosophie. Un jour, sa fratrie dispersée se réunit pour aller sauver leur mère qui va se faire pendre. Qu'arrivera-t-il à Abel et à chacun des personnages singuliers de sa fratrie?
Dans les livres de Baricco, il y a toujours au moins un personnage qui prétend avoir vécu une vie de légende. Alors ce personnage fabrique sa propre histoire, et tous ceux qui l'entourent deviennent eux aussi légendaires. Avec Abel, on atteint l'apogée. Ce shérif est un as, il exécute les truands, c'est un amoureux fou, et il vénère son maître. Tous ceux qu'ils croisent sont incroyables. Chacun a une histoire qui s'ajoute à celle d'Abel, qui devient de plus en plus fascinant.
Baricco est un magicien du conte. Ce livre est un hommage aux histoires, aux légendes, à ce qu'on veut croire parce que ça a l'air trop beau pour être vrai. Mais les légendes sont des histoires qui n'existent pas, et Baricco nous le rappele dans un avant dernier chapitre qui, à mon sens, est une pièce de littérature à lui tout seul. Juste à y penser et j'en ai encore des frissons et les larmes aux yeux.
Je suis un fan fini de Baricco et avec Abel, je le retrouve dans toute sa splendeur. Vous avec aimé Baricco? Vous voulez le connaitre? Abel vous attend. Il est sublime, tenez-vous le pour dit.
Abel est un shérif. Si on lui demande ce qu'il fait, il répond: je tire. C'est l'as du pistolet. Il a trois frères, une soeur et une mère, une cavalière réputée, qui les a quittés jeunes. Son amoureuse s'appelle Hallelujah et il ne peut s'empêcher de penser à elle dans tout ce qu'il fait. Abel a un maître, un as du tir aveugle, qui lui parle d'Aristote et de philosophie. Un jour, sa fratrie dispersée se réunit pour aller sauver leur mère qui va se faire pendre. Qu'arrivera-t-il à Abel et à chacun des personnages singuliers de sa fratrie?
Dans les livres de Baricco, il y a toujours au moins un personnage qui prétend avoir vécu une vie de légende. Alors ce personnage fabrique sa propre histoire, et tous ceux qui l'entourent deviennent eux aussi légendaires. Avec Abel, on atteint l'apogée. Ce shérif est un as, il exécute les truands, c'est un amoureux fou, et il vénère son maître. Tous ceux qu'ils croisent sont incroyables. Chacun a une histoire qui s'ajoute à celle d'Abel, qui devient de plus en plus fascinant.
Baricco est un magicien du conte. Ce livre est un hommage aux histoires, aux légendes, à ce qu'on veut croire parce que ça a l'air trop beau pour être vrai. Mais les légendes sont des histoires qui n'existent pas, et Baricco nous le rappele dans un avant dernier chapitre qui, à mon sens, est une pièce de littérature à lui tout seul. Juste à y penser et j'en ai encore des frissons et les larmes aux yeux.
Je suis un fan fini de Baricco et avec Abel, je le retrouve dans toute sa splendeur. Vous avec aimé Baricco? Vous voulez le connaitre? Abel vous attend. Il est sublime, tenez-vous le pour dit.
lundi 19 mai 2025
La beauté de Cléopâtre, de Mustapha Fahmi, éditions La peuplade
Prenez un récit historique, ajoutez-y une bonne dose de philosophie, une généreuse portion d'amour de la littérature, placez le tout dans un format qui essemble à de la poésie, et vous obtenez une oeuvre captivante, réconfortante et originale avec un excellent goût de "revenez-y". Il faudra que je lise encore Mustapha Fahmi.
C'est ma première lecture de ce spécialiste de l'oeuvre de Shakespeare. Il part de sa connaissance fine (je dirais plutôt: son amour) de deux pièces, Antoine et Cléopâtre, et Jules César, pour tirer de leurs thèmes des propos sur les perceptions de soi et des autres, le pouvoir, et aussi et surtout, la place de la beauté dans nos vies.
Avec Mustapha Fahmi, l'histoire d'Antoine et de Cléopâtre est passionnante. Il décrit les passions qui ont déchiré deux personnages plus grands que nature et les situations politiques et personnelles qui ont ont rendus leurs vies épiques et historiques. Raconté par Shakespeare, ce récit devient universel parce qu'il ne raconte pas juste l'histoire de deux personnes, mais celle de nos interactions avec le monde qui nous entoure. Ce récit parle de la force la plus puissante: rester soi-même, vivre sa vie à 100% et croquer dedans à pleines dents. J'ai trouvé ça lumineux.
Réparti en de courts chapîtres qui s'étirent entre une et quatre pages maximum, ce livre se lit comme on le fait d'un recueil de poésie, morceau par morceau, en s'arrêtant pour faire durer une pensée ou une image mentale suggérée par l'auteur.
C'est tout un défi de rendre un livre de réflexion aussi captivant, sans pour autant tomber dans le mièvre ou le new age kitsch. Mustapha Fahmi écrit simplement pour nous partager ses connaissances. Il réussit aussi à nous faire nous rendre compte de plein de choses sur les relations et les personnalités, celles des autres et la nôtre. Un vrai plaisir de lecture.
Bref, il faut rendre à César ce qui appartient à César: La beauté de Cléopâtre est un beau livre qui plaira à une majorité de lecteurs. Il faut vraiment que je lise d'autres oeuvres de Mustapha Fahmi.
C'est ma première lecture de ce spécialiste de l'oeuvre de Shakespeare. Il part de sa connaissance fine (je dirais plutôt: son amour) de deux pièces, Antoine et Cléopâtre, et Jules César, pour tirer de leurs thèmes des propos sur les perceptions de soi et des autres, le pouvoir, et aussi et surtout, la place de la beauté dans nos vies.
Avec Mustapha Fahmi, l'histoire d'Antoine et de Cléopâtre est passionnante. Il décrit les passions qui ont déchiré deux personnages plus grands que nature et les situations politiques et personnelles qui ont ont rendus leurs vies épiques et historiques. Raconté par Shakespeare, ce récit devient universel parce qu'il ne raconte pas juste l'histoire de deux personnes, mais celle de nos interactions avec le monde qui nous entoure. Ce récit parle de la force la plus puissante: rester soi-même, vivre sa vie à 100% et croquer dedans à pleines dents. J'ai trouvé ça lumineux.
Réparti en de courts chapîtres qui s'étirent entre une et quatre pages maximum, ce livre se lit comme on le fait d'un recueil de poésie, morceau par morceau, en s'arrêtant pour faire durer une pensée ou une image mentale suggérée par l'auteur.
C'est tout un défi de rendre un livre de réflexion aussi captivant, sans pour autant tomber dans le mièvre ou le new age kitsch. Mustapha Fahmi écrit simplement pour nous partager ses connaissances. Il réussit aussi à nous faire nous rendre compte de plein de choses sur les relations et les personnalités, celles des autres et la nôtre. Un vrai plaisir de lecture.
Bref, il faut rendre à César ce qui appartient à César: La beauté de Cléopâtre est un beau livre qui plaira à une majorité de lecteurs. Il faut vraiment que je lise d'autres oeuvres de Mustapha Fahmi.
dimanche 11 mai 2025
Le temps des sucres, par Martine Desjardins, éditions Alto
C'est ce qu'on en a dit qui m'a fait me tourner vers ce livre. Plusieurs ont parlé en bien de cette histoire qui vogue entre l'étrange et l'horreur. Ok. J'assume: je serai le badboy.
Mais quand même, il faut commencer par dire que Martine Desjardins écrit fabuleusement bien. L'histoire qu'elle nous raconte coule sans un mot de trop. Ses sectons courtes permettent de reprendre son souffle et sa langue est celle d'une excellente conteuse.
J'ai justement pris ce livre pour un conte, à la limite de la fable. Oui, c'est dans le registre de l'étrange et du glauque. Rien pour faire des cauchemars, mais assez pour ressentir parfois du dégout. Les personnages sont "gros": un urbain, dans tout ce qu'il y a de plus urbain (beaux vêtements, amateur d'épiceries fines, de petits cafés, végé, etc,) s'amène dans un village en plein bois pour y rencontrer une branche inconnue de sa famille. Les personnages sont rustres, dans tout ce qu'il y a de plus rustres: taiseux, antisociaux, violents, chasseurs, braconiers, carnivores, etc. Tous les personnages sont masculins. On est dans un monde de gars où les femmes ne sont rien, l'autrice prend souvent la peine de le rappeler.
Le décor est menaçant pour l'urbain désorienté. Les arbres semblent se liguer contre lui, l'habitation familiale est aussi rustre que ses habitants, et l'alimentation n'a rien de léger. Dans l'érablière familiale, un arbre fait figure de patriarche qui cache un être mi naturel et monstrueux à figure féminine emprisonné sous les racines depuis des centaines d'années.
J'ai perçu ce conte comme une collection de métaphores: les hommes qui imposent leur violence à la nature, l'héritage ancestral malsain, la nature vengeresse, l'irrespect de la part féminine. Martine Desjardins n'y va pas par quatre chemins pour nous montrer comment elle perçoit le monde. Disons que c'est pas tellement positif, mais surtout... c'est gros. J'ai parfois eu l'impression d'un conteur qui me racontait quelque chose comme la chasse-galerie ou l'arche de Noé pendant le déluge.
Je n'étais peut-être pas disposé pour cet univers-là, ou je ne possède tout simplement pas les clés pour entrer de plein pied dans un tel univers sans trouver ça exagéré. Bref, vous me voyez dubitatif pour un livre fort bien écrit, mais au scénario pas assez subtil à mon goût.
Mais quand même, il faut commencer par dire que Martine Desjardins écrit fabuleusement bien. L'histoire qu'elle nous raconte coule sans un mot de trop. Ses sectons courtes permettent de reprendre son souffle et sa langue est celle d'une excellente conteuse.
J'ai justement pris ce livre pour un conte, à la limite de la fable. Oui, c'est dans le registre de l'étrange et du glauque. Rien pour faire des cauchemars, mais assez pour ressentir parfois du dégout. Les personnages sont "gros": un urbain, dans tout ce qu'il y a de plus urbain (beaux vêtements, amateur d'épiceries fines, de petits cafés, végé, etc,) s'amène dans un village en plein bois pour y rencontrer une branche inconnue de sa famille. Les personnages sont rustres, dans tout ce qu'il y a de plus rustres: taiseux, antisociaux, violents, chasseurs, braconiers, carnivores, etc. Tous les personnages sont masculins. On est dans un monde de gars où les femmes ne sont rien, l'autrice prend souvent la peine de le rappeler.
Le décor est menaçant pour l'urbain désorienté. Les arbres semblent se liguer contre lui, l'habitation familiale est aussi rustre que ses habitants, et l'alimentation n'a rien de léger. Dans l'érablière familiale, un arbre fait figure de patriarche qui cache un être mi naturel et monstrueux à figure féminine emprisonné sous les racines depuis des centaines d'années.
J'ai perçu ce conte comme une collection de métaphores: les hommes qui imposent leur violence à la nature, l'héritage ancestral malsain, la nature vengeresse, l'irrespect de la part féminine. Martine Desjardins n'y va pas par quatre chemins pour nous montrer comment elle perçoit le monde. Disons que c'est pas tellement positif, mais surtout... c'est gros. J'ai parfois eu l'impression d'un conteur qui me racontait quelque chose comme la chasse-galerie ou l'arche de Noé pendant le déluge.
Je n'étais peut-être pas disposé pour cet univers-là, ou je ne possède tout simplement pas les clés pour entrer de plein pied dans un tel univers sans trouver ça exagéré. Bref, vous me voyez dubitatif pour un livre fort bien écrit, mais au scénario pas assez subtil à mon goût.
dimanche 4 mai 2025
Bristol, par Jean Echenoz, éditions de Minuit
Imaginez une histoire avec juste des personnages secondaires. C'est du genre de Jean Echenoz de nous raconter les choses d'une manière différente. Entoucas, c'est comme ça que j'ai perçu ce Bristol et que je m'en suis délecté, parce qu'une fois encore, Jean Echenoz ne m'a pas déçu, avec peut-être juste un petit "mais"...
Je croyais que c'était la ville, en Angleterre. Mais non. Bristol, c'est un homme. Il vit à Paris et réalise des films qui ont peu de succès. Sa vie est ordinaire, ses projets, les gens qui l'entourent aussi mais... c'est Jean Echenoz, donc, rien ne sera ordinaire. Ça commencera sur un drame vécu dans l'indifférence, on passera par des jours de tournages plus ou moins bâclés au Botswana, et ça se terminera... avec l'air inévitablement dubitatif du lecteur. D'ou mon petit "mais". Mais qu'importe la chute, lire Échenoz, c'est un plaisir qui se vit une page après l'autre.
Vraiment, Jean Échenoz ne m'a jamais déçu. C'est celui qui vous raconte une histoire comme si son souvenir lui parvenait au fur et a mesure: "Il est arrivé ça... ah mais j'y pense, avant il est arrivé ça aussi... oh mais ça me fait penser à ça". Et ça va ainsi jusqu'à la fin. Ce sont des histoires qu'on lit avec un sourire amusé par ce style débonnaire, familier et tellement sympathique, rempli de personnages qui n'ont l'air de rien, mais qui se retrouvent dans des scènes souvent hilarantes, toujours divertissantes.
Je ne peux m'empêcher de faire un lien avec la façon de raconter de Pierre Lemaitre. Les deux captent mon attenton avec la même magie. Échenoz y va toutefois avec des histoires plus courtes, mais qui ne manquent pas de punch.
Pas que ce soit léger, mais lire Jean Échenoz l'été, c'est fortement recommandé, que ce soit cette fiction, ou un de ses magnifiques et courts récits biographiques, comme Ravel, Courir, (Émile Zatopek) ou Des éclairs (Nicolas Tesla). À découvrir, si ce n'est pas déjà fait!
Je croyais que c'était la ville, en Angleterre. Mais non. Bristol, c'est un homme. Il vit à Paris et réalise des films qui ont peu de succès. Sa vie est ordinaire, ses projets, les gens qui l'entourent aussi mais... c'est Jean Echenoz, donc, rien ne sera ordinaire. Ça commencera sur un drame vécu dans l'indifférence, on passera par des jours de tournages plus ou moins bâclés au Botswana, et ça se terminera... avec l'air inévitablement dubitatif du lecteur. D'ou mon petit "mais". Mais qu'importe la chute, lire Échenoz, c'est un plaisir qui se vit une page après l'autre.
Vraiment, Jean Échenoz ne m'a jamais déçu. C'est celui qui vous raconte une histoire comme si son souvenir lui parvenait au fur et a mesure: "Il est arrivé ça... ah mais j'y pense, avant il est arrivé ça aussi... oh mais ça me fait penser à ça". Et ça va ainsi jusqu'à la fin. Ce sont des histoires qu'on lit avec un sourire amusé par ce style débonnaire, familier et tellement sympathique, rempli de personnages qui n'ont l'air de rien, mais qui se retrouvent dans des scènes souvent hilarantes, toujours divertissantes.
Je ne peux m'empêcher de faire un lien avec la façon de raconter de Pierre Lemaitre. Les deux captent mon attenton avec la même magie. Échenoz y va toutefois avec des histoires plus courtes, mais qui ne manquent pas de punch.
Pas que ce soit léger, mais lire Jean Échenoz l'été, c'est fortement recommandé, que ce soit cette fiction, ou un de ses magnifiques et courts récits biographiques, comme Ravel, Courir, (Émile Zatopek) ou Des éclairs (Nicolas Tesla). À découvrir, si ce n'est pas déjà fait!
mardi 29 avril 2025
Poudre à danser, par Stéphane Lafleur, éditions L'Oie de Cravan
J'ai voulu le lire parce que j'aime les surdoués, comme une Anaïs Barbeau-Lavalette (réalisatrice et autrice) ou un Marc Séguin (peinte, réalisateur et auteur). Pour Stéphane Lafleur, ce sont des films, un groupe de musique dont je suis un fan fini, et maintenant, un auteur et (on le savait), un poète. J'ai donc eu envie de vivre l'univers d'Avec pas d'casque sur papier. C'était ça, oui, mais peut-être pas autant que je l'aurais cru.
C'est certain que les attentes sont hautes lorsqu'un parolier publie des textes. On s'attend à ressentir le même vibrato en lisant ses mots qu'en écoutant ses chansons. Et pourtant, Poudre à danser (j'aime trop ce titre) ne contient pas des paroles de chansons, mais de simples strophes tirées de son univers, de sa tête, bref, on reconnait Stéphane Lafleur.
C'est parfois piquant et le plus souvent tendre. Une majorité de ces textes sont écrit au "tu". Alors on les imagine sortis de la vie quotidienne, et on se les approprie facilement. Agréables à lire, les poèmes de Lafleur font sourire ou touchent, mais chaque fois, mon dieu que c'est court. Chaque poème est hyper court, 7 ou 8 lignes max, parfois seulement trois, et certaines lignes ne contiennent parfois pas plus de 2 ou 3 mots.
Au final, le petit lecteur de poésie que je suis dû transformer la Poudre à danser en Boîte à bonbons, en les prenant un à la fois et en faisant durer chacun le plus longtemps possible. Puisqu'ils étaient si courts, on aurait dit que les textes ne me donnaient pas assez de temps pour les apprécier. Mes émotions de lecteur étaient là, mais à fleur de peau, en superficie, bref, pas profondément.
Stéphane Lafleur m'a donc fait travailler, je ne m'y attendais pas. Ça n'empêche pas que je l'ai quand même reconnu à travers ses mots, et je confirme que j'aime toujours son univers, sa tête, bref, oui, j'ai reconnu Stéphane Lafleur. Donc, malgré les petites frustrations ici et là, oui, j'ai aimé sa Poudre à danser.
C'est certain que les attentes sont hautes lorsqu'un parolier publie des textes. On s'attend à ressentir le même vibrato en lisant ses mots qu'en écoutant ses chansons. Et pourtant, Poudre à danser (j'aime trop ce titre) ne contient pas des paroles de chansons, mais de simples strophes tirées de son univers, de sa tête, bref, on reconnait Stéphane Lafleur.
C'est parfois piquant et le plus souvent tendre. Une majorité de ces textes sont écrit au "tu". Alors on les imagine sortis de la vie quotidienne, et on se les approprie facilement. Agréables à lire, les poèmes de Lafleur font sourire ou touchent, mais chaque fois, mon dieu que c'est court. Chaque poème est hyper court, 7 ou 8 lignes max, parfois seulement trois, et certaines lignes ne contiennent parfois pas plus de 2 ou 3 mots.
Au final, le petit lecteur de poésie que je suis dû transformer la Poudre à danser en Boîte à bonbons, en les prenant un à la fois et en faisant durer chacun le plus longtemps possible. Puisqu'ils étaient si courts, on aurait dit que les textes ne me donnaient pas assez de temps pour les apprécier. Mes émotions de lecteur étaient là, mais à fleur de peau, en superficie, bref, pas profondément.
Stéphane Lafleur m'a donc fait travailler, je ne m'y attendais pas. Ça n'empêche pas que je l'ai quand même reconnu à travers ses mots, et je confirme que j'aime toujours son univers, sa tête, bref, oui, j'ai reconnu Stéphane Lafleur. Donc, malgré les petites frustrations ici et là, oui, j'ai aimé sa Poudre à danser.
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