Marc Séguin parle au "je" en nous introduisant un essai sur le monde de l'art contemporain par le récit d'un coup de foudre ressenti pour l'oeuvre du peintre Ozias Leduc, décédé en 1955. Qu'un artiste actuel s'intéresse à un autre donc les oeuvres les plus connues ornent des églises a de quoi étonner. C'est cette rencontre qui m'a intrigué. Elle cachait autre chose, qui s'est avéré tout aussi intéressant, sinon plus.
Séguin utilise ce prétexte, qui a tout pour soulever la stupéfaction de ses pairs du milieu artistique, pour justement parler du milieu des arts de notre époque. En fait, l'auteur nous parle de son métier / vocation / art, appelez ça comme vous voudrez. Les techniques, les contraintes, les doutes, les accomplissements: c'est un véritable reportage sur la création. Pour qui, comme moi, s'y connaît peu, c'est vraiment passionnant, d'autant plus qu'il porte un regard très lucide sur tout ce qui entoure sa vie d'artiste.
Là aussi, toutes les émotions sont au rendez-vous. On perçoit une certaine amertume envers des aspects du marché de l'art, des questionnements sur son enseignement, mais aussi une admiration respectueuse envers des professions connexes, comme par exemple pour un historien de l'art ou des conservateurs.
La force de cette oeuvre est sa capacité à vulgariser un sujet qu'on trouve trop souvent hors de notre portée, lorsque des artistes semblent se parler entre eux. Ici, le ton de Séguin est celui du gars qui te raconte sa job et son monde à travers des anecdotes et des bribes de sa vie récente.
Et comme, au bout du compte, cette vie et cet art font de lui ce qu'il est, il nous séduit en nous racontant sa passion pour un autre peintre, et son obsession pour une de ses oeuvres en particulier. C'est alors qu'un autre talent de Marc Séguin, celui de conteur, entre en jeu, et l'histoire nous empreigne juste assez pour qu'on ressente son coup de foudre.
Belle découverte que ce court essai.
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