mardi 17 mars 2020

Traverser l'autoroute, par Sophie Bienvenu et Julie Rocheleau, éditions La Pastèque

C'est l'autrice Sophie Bienvenue qui m'a donné le goût de cette bande dessinée. Tellement touché par son dernier roman, j'ai voulu voir jusqu'où irait mon appréciation de ses écrits. J'ai bien fait parce que maintenant, j'aime encore plus Sophie Bienvenu et je connais les dessins de Julie Rocheleau.

C'est l'histoire ordinaire de personnages ordinaires dans un décor ordinaire. Un père de famille constate l'état de sa vie tranquille en banlieue, de son couple, et de son ado. Tout lui parait ordinaire, son constat est désolant. En parallèle, l'enfant de ce souple dresse à peu près le même portrait de sa famille. Dans un univers où on se parle peu, qu'est-ce qui pourrait bien changer la triste opinion que l'ado a de son père et vice versa?

Ce n'est pas nécessairement le scénario qui a capté mon attention dans les deux premiers tiers de ce si bel ouvrage, mais les dessins de Julie Rocheleau. N'ayant pas une culture hyper développée des bandes dessinées, je dirai juste que l'ambiance m'a happé. Vivant, touchant et subtilement onirique dans certains tableaux, l'intelligence m'a souvent fait sourire de contentement.

Quant à l'histoire, que dire d'autre que Sophie Bienvenue a ce don d'aller chercher des émotions enfouies profondément. En tout cas, c'est ce qui m'arrive chaque fois que la lis. Ici, j'ai avancé tranquillement, sans trop savoir ce qui pourrait bien arriver, jusqu'à ce que je tourne les dernières pages les yeux dans l'eau. Il a fait bon être touché de façon aussi subtile, lorsque l'ordinaire devient extraordinaire.

Traverser l'autoroute est une belle heure à passer, un beau moment privilégié.