C'est une société dont les membres, disséminés à travers le monde, contribuent à élaborer des fausses nouvelles qui, une fois lancées dans l'actualité, contribueront à rendre le monde meilleur. Troisième d'une série de trois, cet ouvrage a tout un côté visionnaire. Campé dans l'actualité des dernières années (mais attention, pas de la dernière année, les amateurs de Trump seront déçus...), cette histoire intelligente a tout pour faire réfléchir.
On y suit le personnage principal dans l'évolution de certains "dossiers" de l'organisation, dont il devient un des dirigeants. Il y est entre autres question de la montée et de la chute de Sarah Palin comme candidate à la vice-présidence américaine, de la marée noire du Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique et d'autres récits inventés et couverts par les médias, dont un en particulier, dont l'ambition est particulièrement remarquable.
Ces "faiseurs d'histoires" utilisent les médias sociaux et traditionnels pour faire circuler leurs scénarios, dont ils contrôlent l'interprétation. L'idée est fascinante. On a là, en fait, des genres de nouveaux super-héros, mais geeks et discrets plutôt que musclés et ostentatoires. Fouillé parce que bien documentée, l'histoire des Producteurs est presque trop belle pour arriver... et c'est ce qui m'est entré en tête, sans ne plus en sortir, à partir de la réalisation du scénario final, qui deviendra l'aboutissement de la trilogie. Dommage, mais pourtant...
Et pourtant, ça plait. Les trois livres d'Antoine Bello sont traduits en plusieurs langues. Écrits sobrement, ils contiennent juste assez d'intrigues amoureuses pour ajouter le sucre nécessaire à un produit à succès. Pas que ce soit trop, non, mais il y a là comme un passage obligé où les deux personnages principaux, un homme et une femme, en viennent à se flirter. Pour ma part, c'est décevant parce que trop prévisible, ce qui n'est pourtant pas le cas du reste de l'intrigue.
Rédigé à la manière d'un scénario de film, Les Producteurs contient plusieurs dialogues, souvent savoureux, avec de belles pointes d'ironie. En fait, l'invention même de cette histoire constitue en elle-même une fameuse ironie sur notre monde de communications, de détournement d'opinions, et d'opinions tout court. Big Brother n'est pas loin, mais dans ce cas-ci, il a le beau rôle.
Un bon divertissement, truffé de bonnes occasions de réfléchir sur la place qu'occupent les médias dans notre vie.
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