Attention de vous faire avoir par Le petit astronaute. C'est le genre de livre qui peut sournoisement vous emmener là où vous ne vouliez pas nécessairement aller. Vous en serez avertis.
Pour ma part, je l'avais apporté dans un parc un beau dimanche après-midi où la lecture d'une bd promettait de belles heures langoureuses. Rendu environ aux deux-tiers du livre, j'ai dû rebrousser chemin à la maison. J'ai peut-être eu l'air d'être terrassé par une allergie. C'est, en tout cas, ce que je me plais à croire.
Je me sais sensible, mais ne suis pas de ceux qui ont le sanglot facile. Or m'en voilà terrassé par Jean-Paul Eid, incapable de me sortir de ce livre et sentant bien que j'allais bientôt attirer l'attention. Je dois donc me faire violence et refermer le livre sur ses superbes images pour aller le terminer à l'abri dans mon salon.
Pourtant, Le petit astronaute n'ai rien de misérabiliste, de pleurnichard ou de vaguement romantique. C'est l'histoire, simple, d'une famille dont un membre, le petit frère, sera à jamais différent des autres. Racontée par sa grande soeur, l'histoire est touchante parce que pas prétentieuse, humaine, et saupoudrée de juste assez d'onirisme pour mettre du beau, du superbement beau, dans une histoire qui aurait pourtant toutes les raisons d'être dure et difficile à vivre.
Regarder la société à travers les yeux d'un enfant, oui, on a vu ça souvent, mais la regarder à travers un personnage qui retourne dans son enfance est original. Sensible, le scénario reste lucide et ne tombe pas dans le "trop". C'est sans doute ce pourquoi j'ai tant été chaviré: les mots sont bien choisis. Quand aux dessins, les couleurs sont aussi tendres que les esprits, les rues et ruelles de Montréal sont belles, tant à l'extérieur qu'à l'intérieur. Les personnages sont justes, clairs, les décors parlent presqu'autant qu'eux tellement ils sont beaux.
Bref, tout est limpide dans cette oeuvre superbe, réussie et touchante comme rarement j'en ai lue. Une bd pour tous, même les gros durs. Vivement une autre de Jean-Paul Eid, qui, soit dit en passant, a basé cette histoire sur la sienne. On en est d'autant plus touché.
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