mercredi 18 novembre 2020

The Silence, par Don De Lillo, Scribner éditeur

Dans la catégorie "livres étonnants", on loge ici dans mon top 3 très certainement. Don De Lillo, le spécialiste des trames narratives "presque apocalyptiques" atteint son paroxysme dans ce court récit de 113 pages.


On est en 2022. Un couple est dans un avion. Ils atterriront bientôt pour ensuite aller rejoindre des amis pour écouter le match du Super Bowl avec eux. Tout va a peu près bien, leurs conversations sont plus ou moins intéressées, mais voilà que l'avion commence à avoir un drôle de comportement.

Pendant ce temps, les amis qui les attendent regardent la télé. Le match va bientôt commencer mais pouf!, on perd le match, l'écran devient blanc. Ils constatent bientôt que leurs téléphones et tout ce qui est technologique dans la maison ne fonctionne plus. Tout est déconnecté.

Alors ils se parlent. Comme souvent dans le monde de De Lillo, ils sont professeurs. Leurs propos sont pour le moins imagés, et au fil du temps de plus en plus erratiques. On dirait qu'eux aussi sont comme déconnectés des autres. En fait, ne l'ont-ils pas toujours été? Est-ce pire maintenant?

Puis, arrivent les amis qui étaient dans l'avion...

La force de cet auteur est de réussir à nous laisser nous imaginer une foule de choses. Mais qu'est-ce qui est en train d'arriver? Bien sur, les personnages se le demandent eux aussi et devisent là-dessus. Et on se questionne avec eux. Rien d'autre n'arrive que des dialogues, sauf un personnage qui sort à l'extérieur à un certain moment. Rien de violent ni de brutal à signaler, mais on se sent mal. 

Anxiogène, ce récit est fort bien ficelé. De Lillo est un maître de l'ambiance. Mais il fait travailler ses lecteurs. Il ne nous décrit rien que ce qui est essentiel. Une fois le cadre de l'histoire présenté, il utilise ses personnages pour nous faire une idée de ce qui leur arrive. La fin est ouverte, on imagine ce qu'on veut de ce qui est en train et de ce qui va arriver.

Étonnant, ça l'est. J'ai terminé ce livre en me disant qu'il faudrait que je le relise encore, pour m'imprégner encore plus de son ambiance étrange, et pour m'assurer de l'impression que j'avais en le terminant: et si la clé était dans le titre?

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