En sous-titre: The Beginning of the end of the Roman Republic.
L'époque et le sujet me passionnent: je pars donc biaisé. Si j'ajoute à ça l'irrésistible tentation de comparer cette époque à la nôtre, j'ai là le parfait prétexte pour me délecter d'un essai.
Dans un style sobre et efficace, l'historien Duncan raconte une époque qui s'étend sur environ 200 ans. Formulé clairement, ce récit de ceux qui ont fait l'Histoire d'alors est absolument captivant pour plusieurs raisons. D'abord, parce qu'il raconte un temps plutôt mal connu. On connaît surtout les empereurs romains et juste avant eux, le fameux Jules César. Or, ce dernier est justement l'un des derniers personnages connus du temps de la république romaine, qui s'est terminée dans un tel tumulte (d'autres parleront de véritable bordel) qu'il a fallu qu'un homme fort (Auguste, le premier empereur) se donne toutes les prérogatives de l'état pour ensuite mettre celui-ci en ordre et à sa main. Mais avant lui, Rome était gouverné par des institutions publiques dont les représentants étaient élus ou nommés pour une période donnée. Outre le Sénat, on avait aussi des assemblées de marchands, des magistrats élus et à la tête de l'état, deux consuls nommés pour une année. Plusieurs centaines d'années ont prévalues dans ce système, période pendant laquelle le territoire de Rome s'est étendu, et ainsi sa richesse... et ainsi les privilèges.
C'est alors que surgissent des tribuns qui plaident pour des droits supplémentaires pour les simples citoyens en dénigrant la classe dirigeante. On dira ce qu'on voudra, ça nous rappelle quelque chose, et ce d'où qu'on soit.
C'est le lecteur qui se chargera de faire des parallèles entre les époques puisque l'historien ne relate que les faits, basés sur les écrits de chroniqueurs de l'époque, sans pour autant les interpréter. Pour ma part, le constat est hyper intéressant:
- notre époque en a encore pour longtemps à se demander où on s'en va, mais surtout comment, et avec qui?
- comme les gens, les systèmes politiques ont leurs limites, et bien que la démocratie soit un bel idéal, elle ne sera jamais aussi forte et puissante que la fameuse loi du plus fort qui reviendra toujours en s'imposant, le plus naturellement du monde, quel que soit le plus fort.
Ceux qui, à cette époque, ont plaidé pour le peuple ont tous fini lapidé par ce même peuple. Il a fallu des têtes fortes, assez fortes pour se doter de réseaux puissants, pour se hisser au pouvoir en se faisant couronner par un peuple pris à la gorge. Là comme après et comme maintenant, il me semble que l'histoire se répète: les révolutions mènent le plus souvent aux despotes, qu'ils soient tyranniques ou éclairés, à coups de 200 ou 300 ans.
Pour qui s'intéresse à l'avenir du monde, il n'est rien de mieux que de connaître son passé. Voilà pourquoi je recommande vivement cet essai, malheureusement pas (encore?) traduit en français.
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