Deux dames âgées vivent leur retraite ensemble. Artistes, elles se livrent chacune à leurs passions le plus librement du monde.
Écrit comme une chronique, ce livre étrange est constitué de scènettes plus ou moins reliées les unes les autres. Si son sujet est superbe, son ton en laissera plusieurs dubitatifs.
Comme plusieurs livres de ce genre, il faut prendre conscience de son contexte historique. Écrit en 1989 en Finlande, son propos a dû en laisser plusieurs perplexes à sa sortie. Il me semble qu'on se sera posé des questions comme: "Qu'est-ce que c'est que ces deux dames âgées qui se parlent comme si elles étaient un couple?" "Qu'est-ce que c'est que ces deux artistes qui vivent dans l'oisiveté? Elles ne font que créer des oeuvres ou regarder des films."
Véritable ode à la liberté de l'esprit, c'est le genre de livre que je classerais dans la même catégorie que les Walden, de Thoreau, ou Sur la route, de Kérouac. Ça parle simplement, en des termes très personnels, presque anodins, à mots couverts, de se libérer de l'existence et de faire sa vie comme on l'entend. Qui plus est, la relation tendre des deux dames se devine au fil du livre. Bourré de mentions sur l'amour, mais en sous-texte, ce livre célèbre aussi l'amour avec une subtilité juste assez efficace pour qu'elle ne passe pas inaperçue.
Quant à l'écriture... Ce livre n'est pas le premier que je lis qui est traduit du suédois. C'est toutefois le premier dont j'ai l'impression de lire quasiment une traduction mot pour mot, un peu à la façon Google Translate. Pourtant, après vérification, je constate que la traductrice a aussi traduit plusieurs oeuvres de Mankell, un auteur que je ne connais que de réputation, et ma foi elle est excellente. Or peut-être est-ce l'époque qui ait rendue la traduction difficile? Lorsque je lis un texte écrit en français à une autre époque, fut-elle plus ou moins rapprochée comme les années 70 ou 80, je perçois des différences. Certaines expressions traversent mal le temps, tout comme les façons de parler de certaines choses. Par exemple, on ne parle pas de sexe maintenant comme on en parlait il y a 40 ans, ni de religion, ou même de liberté.
Pour ces raisons, la première moitié du livre est difficile à lire. On sent le ton sympathique, mais on trouve l'écriture sèche. C'est dans la deuxième moitié du livre que j'ai capté son esprit, enfin c'est ce que je crois. Soit qu'on s'adapte au style, soit que certaines scènes viennent particulièrement nous chercher.
Si vous êtes curieux... et que vous aimez déjà des auteurs scandinaves, poussez l'expérience de Fair-Play. Vous serez sans doute en pays de connaissance.
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