C'est mon premier Dominique Fortier. Les thèmes de ses livres précédents ne m'appelaient pas, mais je reconnaissais la grande autrice par tout ce que je lisais sur elle. Cette fois, le thème m'a plu: Herman Melville est en train d'écrire Moby Dick et il en parle avec son ami, Nathaniel Hawthorne.
Fortier nous emmène rapidement au-delà des simples conversations entre auteurs. Chacun admire l'autre et pour Melville, c'est bien plus que de l'admiration qu'il éprouve pour son ami. On parle d'obsession, d'un besoin, de quelque chose d'aussi malsain que de superbe, de violent et de tendre. Ajoutez le décor du 19e sièce, la Nouvelle-Angleterre, et vous avez un tableau parfait pour... mais c'est pas tout à fait ça.
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À cette histoire, l'autrice en mèle une autre, personnelle, avec un personnage, un écrivain, avec qui elle vit le même type d'admiration commune.
Sans avoir rien lu d'elle, je crois être entré dans le monde de Dominique Fortier avec un vent de face. Ce livre m'a demandé du travail. J'étais sur le point de décrocher que je raccrochais avec un instant sublime. Puis, je décrochais encore, et ainsi de suite.
Faut dire que l'autrice nous fait naviguer sur plusieurs eaux en même temps, entre son histoire personnelle, celle, passionnante, des deux auteurs américains, mais aussi de celle de la femme de Melville, solitaire dans un monde de mots et de gens, en plus des humeurs imprévisibles de son mari, et de tout ce qui se passe autour d'eux.
C'est sans doute un livre sur l'écriture, ce qu'est écrire, pourquoi on le fait, mais aussi, surtout, pour qui. Comme une huitre difficile à ouvrir, La part de l'océan contient des perles. Les passions décrites sont fortes, superbes et parfois incompréhensibles. C'est beau, mais comme aimer sans savoir si on est aimé en retour, c'est parfois difficile.
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