Ce recueil de courtes nouvelles a pour décor le monde rural québécois. Chaque nouvelle est courte et contient un savant mélange de tendresse et de cruauté, à l'image un peu cliché qu'on se fait parfois des habitants de ces régions: sans zones grises, tout noir ou tout blanc.
La tendresse de Geneviève Boudreau provient d'abord de son style. Ses mots sont simples et beau, choisis, ses images sont souvent superbes. Certaines nouvelles portent le nom de "Portrait". Chacune contient une description qui tient sur deux ou trois pages: une chambre, une grange, un village. Ce sont autant de courts textes où l'objet devient le sujet" C'est totalement réussi, et le plus souvent tendre, plein d'images riches.
Les autres nouvelles mettent souvent en scène des membres d'une même famille. Un enfant, une mère, un père, tous différents, et toujours dans un contexte rural: exploitation agricole, résidences isolées, lisière de la forêt sont partout. Les animaux aussi, mais pas seulement ceux de la ferme comme un taureau ou des vaches, mais aussi une tortue, une salamandre, un chat. Et c'est souvent par là où arrive la cruauté.
Attention! Non, La vie au-dehors n'a pas à être mis à l'index des supporteurs des droits des animaux. Pas du tout. Cruauté n'est pas nécessairement synonyme de violence. Et s'il y a violence, elle n'est pas gratuite, bien qu'elle nous surgisse souvent en pleine face comme un coup de poing.
La cruauté s'immisce aussi entre humains. Et s'il ne s'agit pas de cruauté, parlons de dureté, de fatalité, et par là j'entends un persistant sentiment d'impuissance devant ce qui est plus grand que soi. N'oublions pas qu'on eproduit souvent ce qu'on a appris...
Alors on se demande si le décor rural n'était pas un peu facile pour ce genres de tableaux où lenteur et calme cachent de sombres travers. Peut-être, mais là n'est pas la question, à mon sens. Il me restera de ma lecture de La vie au-dehors des descriptions trop rares d'un monde qui m'est voisin, mais de plus en plus lointain malgré notre monde de communications omniprésentes. La mondialisation, c'est bien, mais à force de toujours tendre le cou pour regarder ce qui se passe plus loin, on en vient à ne plus porter attention à ce qui se passe juste à côté de nous. C'est un peu ça, avec ce livre. Bon, ce qui se passe n'as pas l'air facile. C'est dur, sans artifices, mais tranquille. Bref, c'est différent.
Il y avait longtemps que je n'avais pas lu un recueil de nouvelles, et je suis content que ça ait été celui-là. Si, comme toujours dans le cas d'un recueil, certains textes m'ont moins marqué que d'autres, aucun ne m'a paru de trop.
Je vous le recommande pour la différence, le dépaysement et la beauté des mots.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire