En sous-titre on a: Une élégie et quelques digressions.
Alberto Manguel, l'amoureux des livres, avait installé sa bibliothèque en France. Mais voilà que des raisons administratives l'emmènent à devoir quitter le pays. Parce que plus encore que de lui, Mangue parle de sa bibliothèque. Ce gars-là se définit par ses livres et c'est ce qui le rend si intéressant.
Dans cet essai, j'ai retrouvé l'auteur d'Une histoire de la lecture. Ce titre, paru dans les années 90, fait partie de mes lectures marquantes à vie. C'est certainement l'essai qui m'aura le plus touché. J'aurai ensuite tenté de suivre Manguel avec un autre essai (De l'autre côté du miroir) un peu plus tard mais il m'aura perdu. Je comprends maintenant pourquoi, mais je sais aussi pourquoi il m'a tant manqué.
Alberto Manguel est un érudit. Dans cette partie du monde où je vis, et sans doute en plusieurs autres endroits, une telle érudition n'est absolument pas valorisée. Elle impressionne, et procure à plusieurs un sentiment de se faire rabaisser. Or Manguel est tout le contraire de ça. Érudit, oui. Il cite je ne sais combien d'auteurs, de livres, de vers, mais avec tant de passion et d'à propos que jamais on ne sent de condescendance. Pour cette raison, et plusieurs autres encore, il ne devrait faire peur à personne.
Cette passion lui vient des livres. Lui, sa vie, c'est ça: lire, et aimer ça. Et c'est de ça dont il parle, comme d'autres parlent de sport, de plein-air, de politique. Pour Manguel, ce sont les livres qui le mènent. Si on aime un tant soit peu la lecture, il faut lire Manguel au moins une fois.
Dans ce livre, il aborde entre autres choses l'expérience vécue à Montréal, avec le metteur en scène Robert Lepage, lors de l'exposition "Une bibliothèque la nuit" où sa fameuse bibliothèque personnelle était justement le point de départ. Il parle aussi de son expérience toute nouvelle à titre de directeur de la bibliothèque nationale d'Argentine, à Buenos Aires, sa ville de naissance. Or, Manguel est aussi citoyen canadien, et son expérience du Canada se reflète aussi dans ses écrits. C'est à noter.
Ses réflexions sur ce qui s'écrit, et ce de par le monde, sont stimulantes. En gros, ce qu'il dit, c'est que si on s'imagine encore souvent que la littérature n'a jamais changé le monde autant qu'une "bonne" révolutions sanglante ne l'a jamais fait, cette même littérature doit quand même avoir quelque effet, parce lors d'une révolution, elle est souvent la première à subir interdictions et censures. Pout lui, une bibliothèque, c'est une mémoire, personnelle ou collective, qui se perpétue. J'aime cette idée.
Parfois chargée parce profonde, mais extrêmement stimulante, la lecture de Je remballe ma bibliothèque conviendra à ceux qui reconnaissent une valeur dans les livres, qui ont la lecture comme passe-temps, et qui respectent le travail des écrivains. Me reconnaissant dans chacun de ces portraits, j'avoue avoir beaucoup apprécié. Merci de l'avoir écrit, Alberto Manguel.
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