On connait déjà la psycho-pop. Pour plusieurs, le genre provoque beaucoup d'appréhensions. Je suis de ceux-là. Or, si on parlait de philo-pop, devrait-on se crisper tout autant? Pas nécessairement, mais...
Moi qui lis peu d'essais, je me suis procuré celui-ci après avoir entendu Frédéric Lenoir en entrevue à la radio. Son propos m'avait séduit, je l'ai trouvé audacieux. Promouvoir la joie, proposer le bonheur en nos temps caverneux m'apparaît en effet complètement champ gauche. C'est pourtant ce que fait le bonhomme. Dans ce livre, Lenoir donne des pistes pour repérer la joie dans toutes les épisodes de nos vies. Ses démonstrations sont présentées à travers les exposés que d'autres philosophes ont faites avant lui, mais aussi à travers son expérience personnelle. Le livre commence avec une explication fort convaincante où on comprend la motivation de l'auteur. Puis, suivent les présentations de "philosophes de la joie" comme Spinoza et Nietsche.
Perso, philosopher, oui, je peux. M'intéresser aux pensées des autres, aussi. J'aime apprendre. Lenoir explique bien et vulgarise bien des systèmes de pensées qui, lorsqu'on les saisit bien, ont beaucoup de sens. Ça, j'aime. J'étais donc dans le public cible. Vers la fin du livre, l'auteur relate des expériences personnelles qui l'ont amené à se poser des questions et à réaliser des choses qui ont développé sa pensée. Là, on adhère ou pas et j'avoue m'être mis à tiquer un peu. Je comprend que l'expérience amène à structurer ses idées et à réaliser des choses. Ce que je comprends moins c'est pourquoi il faille se prendre soi-même comme exemple. Par exemple, les croyances de Lenoir ne me rejoignent pas toutes, mais ses interprétations, oui, souvent. Avec lui, je crois aussi qu'il faille tendre plutôt vers le bon que le mauvais côté des choses. Mais ses références ne me vont pas toutes. C'est normal, sans doute, de ne pas adhérer à l'ensemble des propos d'un philosophe. Mais un inconfort reste un inconfort, d'où ma propension à préférer la fiction. Là, au moins, j'ai la liberté d'interpréter comme je le veux.
J'ai pourtant pensé à plein de gens autour de moi qui auraient avantage à s'inspirer des idées d'un Frédéric Lenoir. Mais alors que j'avançais dans le livre, j'ai constaté que de tels livres "qui portent à réfléchir" s'adressent à un public de convertis. Ce que je veux dire, c'est que si Lenoir avait inclut ses idées philosophiques, ses concepts de joie et de lâcher prise à l'intérieur d'une fiction, non seulement j'y aurais plus facilement adhéré, mais je sais que d'autres auraient pu aussi se laisser toucher. Entre les propos doctes et les propos racontés, je préfère les seconds, et je ne crois pas être le seul.
Bref, voilà un essai qui vous propose quelque chose de bon. Si vous avez besoin d'un coup de main pour sortir de la morosité, La puissance de la joie pourrait vous donner de bonnes pistes.
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