En fait peut-être faudrait-il plutôt dire "éditions du Projet Traces". Basé en Belgique, cet éditeur regroupe sous son nom une collection où chaque livre est un portrait. Les titres sortis et ceux à paraître sont déjà décrits sur leur site web.
Celui-ci est d'un petit format poche. En quelque 100 pages, il regroupe les pensées et épisodes de vie racontées par son auteur, Jason Albert Guillaume. Or, qui est Jason Albert Guillaume? Pour tout vous dire, avant de le lire, je n'en avais pas la moindre idée, et maintenant que je l'ai lu, que j'en sais un peu plus sur lui, je ne vois pas tellement pourquoi j'aurais dû le connaître. N'en demeure pas moins que j'ai adoré le lire.
Il s'agit donc là d'un superbe travail d'éditeur. Parce que trouver des histoires est sans doute plus facile que de trouver des gens qui se racontent, et ce d'autant plus lorsqu'il ne s'agit pas de personnages "connus". Mais voilà, il existe des gens qui, même sans avoir vécu sous le feu des projecteurs médiatiques, ont vécu. Ainsi en est-il de ce Jason Albert Guillaume, et il en a des histoires à raconter.
Rwandais d'origine, l'homme a vécu à divers endroit de par le monde: Kénya, Dubaï, États-Unis, Bruxelles et j'en oublie. Partout, il a exercé différentes professions et aussi, et surtout, a rencontré des gens, inévitablement. Et c'est surtout de ça dont il est question, des gens gens rencontrés, de pensées inspirées par telle ou telle rencontre, de ce qu'un ou une telle lui a apporté, etc. Le style d'écriture étant plus près de la langue parlée que littéraire, le personnage devient vient attachant. Et à force, il devient presque impressionnant. Il y a de ces gens, parfois, devant lesquels on se sent devenir tout petit au fur et à mesure qu'on les connaît. C'est ce qui arrive ici devant ce petit neveu du roi exil du Rwanda. Et quand on connaît l'histoire récente, on comprend que le personnage peut en avoir des choses à raconter. Pourtant, du génocide, mis à part quelques mentions ici et là, il ne ressort rien de précis. Pas de scène triste ou catastrophique. Juste un flottement, comme un nuage constant au-dessus de toute une vie passée à fuir quelque chose ou quelqu'un... et une façon de voir les choses, d'aborder la vie qui, moi m'a ravi.
Une histoire, c'est ça: un divertissement qui nous fait oublier la nôtre, notre histoire. Comme quoi lire un portrait est une peu comme en regarder un, mais avec l'avantage de tous les détails qu'apportent les mots. Tiens, ça me fait beaucoup penser à Mr Gwynn, de Barrico.
Cette série de livres-portraits fait penser à celle de Nouveaux projets où les sujets abordés sont plutôt des essais, voir des réflexions sur différents sujets. C'est, très certainement, un bon filon. Car si on aime, on a envie de continuer l'exploration. Mais attention, seulement si on aime...
N'empêche, c'est recommandé!
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