L'image du livre est vraiment bien choisie puisqu'il s'agit d'un homme qui devient un chien. Peut-être imaginez-vous maintenant un genre de Tarzan? C'est pas ça. La Métamorphose de Kafka? Pas vraiment non plus. Une métaphore, alors? Peut-être.
Le personnage principal vit un mauvais moment. Sa femme le laisse, son employeur le tasse, son banquier le liquide. Ça va vraiment mal. Un jour, notre homme va acheter un chien dans une animalerie, ce qui mènera à un autre désastre et on dirait qu'à force, le mec abandonne, il laisse aller. Tour commence à un cours de dressage auquel il s'était inscrit avec son chien, et tout se finit roulé en boule sur un sofa. Mais entre les deux, on en aura vécu des choses!
Ce livre n'est pas long et c'est exactement ce qui fait sa force. Véritable tourbillon de scènes et d'émotions vives, ce roman est tout en dualité. D'abord par son ton. La première moitié, voir même un peu plus, est presqu'un texte de stand up comique. On rit inévitablement à gorge déployée en le lisant tellement les scènes sont loufoques. Puis, plus on avance, plus on découvre une autre dualité, soit celle du personnage même. Même que parfois on se demande un peu qui il est, ou qui il est en train de devenir. Parce que la transformation se fait progressivement, au fil de relations où, on le voit bien, il y a toujours un dominant et un dominé. Or, encore là, à forces de se faire dire quoi faire...
Le Chien de Benchetrit est une superbe réflexion sur le monde humain. Bien sur, il sera question de notre part d'animal,mais justement, est-ce bien la pire si on la compare à ce qu'on a (ou ce qu'on est censé avoir) d'humain? Bref, une réflexion, oui, mais très finement racontée, d'abord dans la dérision, mais ensuite, au fur et à mesure qu'on avance, dans le drame. Même que la fin m'a littéralement surpris parce que son ton est complètement inversé par rapport au début du livre. En fait, en terminant ce livre, on se demande presque si on a terminé celui qu'on a commencé sous la même couverture. Or, comme le ton, et comme le personnage du livre, nous, lecteur, avons aussi changé notre perception, et c'est là tout le génie de l'auteur.
Bref, sans tomber dans les comparaisons citées en début d'article, je dirais l'histoire de ce Chien plus près de celle d'Alice au Pays des merveilles, où le personnage principal va voir ce qui se passe de l'autre côté du miroir. Celui-là est tout aussi surpris qu'Alice, mais plus actuel et moins moraliste, et très questionnant. Possible qu'on voit les animaux autrement après ça. Quant aux humains...
Excellent divertissement!
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