lundi 12 septembre 2022

Gens du nord, par Perrine Leblanc, éditions Gallimard

J'ai probablement aimé ce roman, mais je crois ne pas l'avoir compris. Malgré que la lecture de mes impressions du précédent ouvrage de Perrine Leblanc me confirment qu'entre elle et moi, la transmission se fait mal. Bref, vous me voyez dubitatif.

Au début des années 90, en Irlande du NOrd, on commence à entrevoir la fin de ce qu'on aura appelé "les Troubles", une époque de conflit entre protestants et catholiques irlandais. Les personnages de Gens du Nord sont bien sur issus, pour la plupart, de ce coin du monde, sauf pour les deux principaux protagonistes, un Français et une Québécoise. Chacun y mène ses enquêtes, lui à titre de journaliste, et elle, de documentariste. Or, pour lui, c'est pas trop certain, parce qu'en plus d'être journaliste, il entretient des liens avec une des factions prenant part au conflit. Ça l'emmène à vivre dangereusement, dans un monde où chacun est pisté, ou suspecté, ou craint par un ou par l'autre. C'est un monde où personne n'est sûr de rien ni de personne, où personne ne se sent vraiment à sa place, bref, où tout ce qui arrive est assez difficile à comprendre.

En ce sens, l'atmosphère est réussie. Parce qu'il faut le dire, Perrine Leblanc écrit superbement bien. Ses descriptions sont précises, concises, belles. À eux seuls, les décors valent le livre. Perrine Leblanc voit tout, pense à tout. Sa force de description est assez rare.

C'est dans le scénario que je me suis perdu. À travers les relations malsaines, les violences sauvages et les haines séculaires qui pourrissent le climat du pays, l'autrice fait ressortir une histoire d'amour entre deux personnes venues d'ailleurs. Tout est inconfortable, insécure, voir même insoutenable. En fait, il y a un climat d'incertitude qui m'a comme tellement atteint que je suis resté sur mes gardes tout au long de ma lecture. Le personnage principal de la Québécoise qui fait son enquête m'a énervé, je sais pas pourquoi, et j'avoue que celui du Français m'a été peu sympathique.

Bref, pourquoi tout ça, je sais pas trop. Les climats de Perrine Leblanc, dirais-je, ne sont pas les miens. C'est dommage.

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