C'est la cinquième fois que je me fais prendre, la cinquième fois que je n'en reviens pas d'avoir lu ça, d'avoir trouvé ça vraiment très bon à plusieurs passages et la cinquième fois de m'être quand même dis que "là, c'est terminé, je n'en peux plus". Bref, j'ai lu le cinquième tome de la série "Mon combat" de Karl Ove Knausgaard, c'est à dire 836 pages supplémentaires de la vie à peu près ordinaire de cet auteur norvégien. C'est fou, mais ça fonctionne... encore.
Cette fois, Knausgaard raconte sa vie de jeune adulte passée à Bergen, en Norvège. Arrivé "en ville" pour suivre un cours à l'Académie d'écriture, une école où les cours sont donnés par d'illustres écrivains locaux dont Jon Fosse (tout ce que j'ai lu de lui était excellent) et Jan Kjaerstad (Son livre Le séducteur était assez particulier), il ira ensuite à l'université, puis, il tentera de devenir écrivain.
Ce nouvel épisode de la vie de l'auteur se résume en deux thèmes:
- de l'utilisation de l'alcool pour oublier ses problèmes
- de l'auto-dénigrement pour expliquer sa difficulté à écrire.
Tout tourne plus ou moins autour de ça. Ajoutons-y l'éternelle fixation du jeune Karl Ove pour la séduction et le sexe, sa relation trouble avec son père, mais aussi, cette fois, de celle importante avec son frère, et on a un Knausgaard classique.
N'empêche. J'ai beau en parler ironiquement, n'en demeure pas moins que, comme les quatre livres précédents, Comme il pleut... se lit bien. Pas choquant mais parfois exaspérant, ce gars-là a su se mettre en scène. Que ses histoires soient vraies ou pas importent peu... enfin, rendu au cinquième livre, disons que je m'en fous un peu. Reste qu'il y est aussi question de sa relation avec une célèbre journaliste norvégienne, et qu'il est intéressant de savoir qu'elle a cru bon de rectifier certains faits la concernant à la suite de la parution de ce livre. Cette rectification ayant été faite par une émission de radio, on s'imagine assez facilement que ça devait être fort divertissant.
En conclusion, lire Karl Ove Knausgaard, c'est ça: se rendre compte qu'on lit un équivalent de télé-réalité littéraire et qu'on se laisse prendre, même si le gars nous est totalement inconnu au départ. Qu'on le veuille ou non, il y a quelque chose de très réussi là-dedans. On dit de lui qu'il n'écrit pas de la grande littérature. Je crois que c'est le cas. Mais je crois aussi que je me rappelle chacun de ses livres par le détail et qu'il en sera ainsi longtemps. Quand même!
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