Je ne peux juste pas croire que je viens de terminer ce livre. Déjà!?
Ari reviens dans son pays après quelques années d'exil, un départ survenu après sa rupture d'avec sa femme, un événement provoqué par lui et qui, de toute évidence, lui fait encore mal. Il arrive dans la petite ville où il a grandi. Il y arrive au sens le plus propre du terme: c'est Keflavik, la ville où est situé l'aéroport international islandais. C'est le Orly, le Heathrow, le Dorval islandais. C'est, à en croire le narrateur, l'endroit le plus désolé qui soit. Or, Ari n'ira pas plus loin de tout le livre, sauf peut-être dans son passé.
Trois époques se chevauchent: celle de l'arrivée d'Ari, aujourd'hui, celle d'une page de son passé, dans le même Keflavik, en 1980, et enfin celle d'Oddur et de Margret, dans l'est de l'Islande, environ 100 ans plus tôt. On assistera à leur rencontre, à l'avènement de leur petite famille, puis à sa vie à elle qui suivra le cours de sa vie à lui. Et pendant ce temps, Ari revoit son adolescence et se remémore un premier amour.
Ce scénario tout simple, ficelé par la dentelle des mots magnifiquement traduits par Éric Boury, est tout simplement remarquable. C'est un hommage incroyable à la simplicité, qui contient des scènes qu'on ne peut pas oublier. Peintre hors pair du langage, Jon Kalman Stefansson pourrait vous donner la description d'un mur blanc à vous tenir en haleine tellement c'est beau. C'est ainsi que même les choses, les événements les plus durs vous traversent sans vous heurter trop durement. Quant aux événements heureux... je n'ose même pas vous les décrire.
Avec cet auteur, prendre la mer après la tempête devient une entrée dans le clair de lune, un enfant mort-né devient un petit personnage né endormi qui ne se réveillera jamais. Avec ce livre, vous prendrez inévitablement la peine d'écouter Wish You Were Here, de Pink Floyd, pour l'écouter comme l'a fait le personnage de ce livre, et dans les dix dernières pages, vous ressentirez de la douleur en même temps qu'un immense bien-être.
Oui, cet Islandais écrit divinement bien. Oui, c'est encore de l'Islande, de cette terre dure et de cette mer omniprésente, mais je ne m'en lasse pas. C'est un fan fini qui vous dit ça. Cette écriture me prend, pas seulement pour ce qu'elle décrit mais pour les sentiments qu'elle me fait éprouver. Cet auteur a le don de me ramener loin au fond de moi, dans mes souvenirs d'émotions passées, puis dans les questions que je me pose au quotidien. Ajoutez à ça une histoire touchante, actuelle et aussi et surtout, crédible, et vous avez, à mon sens, le meilleur de la littérature.
Avant D'ailleurs, les poissons... Jon Kalman Stefansson a écrit une trilogie qui commence par le fabuleux Entre ciel et Terre. Si vous n'avez encore rien lu de lui et que cet article a allumé quelque chose en vous, je vous suggère fortement de commencer par ce dernier bouquin. Puis, si, comme moi, vous tombez sous le charme, réservez-vous les trois livres précédents: Entre ciel et Terre, La tristesse des anges, et Le coeur de l'homme.
Chanceux, va. Vous les lirez pour la première fois!
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