mardi 7 avril 2009

Nouvelle grammaire finnoise, par Diego Marani, Éditions Rivages


Je lis rarement deux fois le même livre. J'ai eu l'occasion de relire celui-ci, et c'est avec joie que je l'ai revécu, parce qu'il s'agit d'une histoire qui se vit, qui se ressent très fort.

Fin de la 2e guerre, un homme est retrouvé presque mort, en Italie, par un médecin Finlandais. L'homme en question portait la veste d'un bateau de guerre finlandais, d'où l'attachement du docteur. Or, l'homme a complètement perdu la mémoire. Son sauveur aura vite fait de lui ré-apprendre da langue et de le retourner en Finlande. Or, le médecin avait-il raison de tout faire ça?

C'est un récit sur l'identité et sur la fierté. Un bel hymne à l'appréciation de ce que l'on est intrinsèquement en tant qu'humain: quelqu'un avec une histoire, des souvenirs, une langue et un lieu de naissance. La "re-découverte" de son nouveau pays par le personnage principal passera par les tons du ciel, les voix entendues, les gens à regarder, mais aussi et surtout, à travers un autre personnage très fort, la découverte de la langue comme une partie de soi. De là où je vis, au Québec, cette histoire est particulièrement touchante. D'Italie en Finlande, elle parle des peuples et des individus, chacun ayant droit aux fiertés et aux caractéristiques de l'autre sans pour autant choquer quiconque. À une époque où, au Québec, la fierté nationale est reléguée au rang de folklorisme vaguement fascisant par des alter-mondialistes qui n'ont rien compris au monde, il fait bon se faire dire dans une belle histoire qu'on a droit d'être tel qu'on a été fait, et non tel qu'on voudrait que l'on soit.

Nouvelle grammaire finnoise est court, écrit doucement mais clairement, sans fioritures. Écrit et paru il y a quelques années déjà, j'espère pouvoir trouver un autre ouvrage en français de cet autre auteur italien inspiré. Chaleureusement recommandé.

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